La maison de l’économie, un établissement en forme de société d’économie mixte, à dire plus simplement : subventionné par le munificent contribuable ; se félicite d’atteindre 30 ans d’âge, et de compter 25 salariés. Mieux, elle annonce qu’il lui en faut plus ! Il faut faire ici une petite pause pour bien comprendre de quoi il s’agit. 25 salariés, c’est déjà une entreprise, avec une masse salariale probablement d’au moins 900 000 €, sans doute plus. Et pour faire quoi ? Quel avantage à part organiser des conférences, des colloques, faire de la publicité (encore un coût), des myriades de réunions ? Cela fait-il progresser l’économie locale ? Où sont les études qui le démontreraient ? Lorsqu’on regarde le fonctionnement réel de l’économie, on trouve assez peu d’exemples où ce type de structure apporterait quoi que ce soit. Aux USA (3% de taux de chômage), il ne viendrait à l’idée de personne de croire une seconde qu’une structure bureaucratique, remplie d’attachés, de secrétaires, de chefs des secrétaires, de sous-chefs du chef, d’une pléthore de personnes sans aucun doute ultra-compétentes, aurait la moindre efficacité économique. Mais nous sommes en France. La croissance y est d’abord une question de gonflement des effectifs publics, semi-publics. Nous n’avons pas pour rien le record mondial des dépenses publiques. Quant à la rentabilité, quel gros mot !
Et ce qu’on lit ces jours ci est assez extraordinaire. Une liste, celle des Républicains, dissimulée sous l’étiquette «divers droite» à Annemasse, vient de déposer un recours administratif contre les élections municipales qui ont consommé sa défaite. C’est bien entendu son droit le plus absolu.
Le corps de sa critique serait formé par la discordance entre le nombre des signatures sur les émargements et le nombre des bulletins de vote au bureau n°1. De telles discordances ne sont pas rares, il peut toujours y avoir des erreurs, spécialement dans le contexte des dernières élections où tout le monde tentait de se prémunir contre l’ennemi invisible, si bien que les gestes, les vérifications, perdaient en sûreté ce qu’ils gagnaient en précipitation. Toute la question est de savoir si c’est une discordance massive, ou marginale. Nous verrons.
Mais le contexte est intéressant. Le contexte de cette liste conduite par le Wauquier local. Le numéro 15 de cette liste est poursuivi pour des infractions pénales, avec notamment l’incrimination particulièrement infamante si elle devait être retenue, d’abus de faiblesse. Il lui serait reproché d’avoir tenté par divers moyens d’extorquer des signatures de personnes âgées dans un foyer. Mazette, ce n’est pas rien.
Cependant que le numéro 1 dépose un recours! Il y a un mot qui vient à l’esprit: décence. L’écart entre le 1 et le 15 est précisément son contraire, l’indécence.
Le processus démocratique qui conduit normalement à une prise de fonction immédiate de la nouvelle équipe a été retardé en raison du cas de force majeure découlant du virus. Ce qu’Antoine V.. a immédiatement mis à profit pour imposer à «sa» ville, St J.., un couvre-feu.
Caprice ou nécessité? On ne sache pas que jusqu’à présent cette cité frontalière présentât un profil alarmant de la délinquance, ce qui se traduit souvent par des bandes de «jeunes» sans foi ni loi, qui moquent toutes les mesures de protection mises en œuvre, et qui a justifié en certains lieux de telles mesures.
Mais à St J.. il n’y avait manifestement aucune nécessité dans cette ville prospère d’imposer une telle mesure. Ce dont on peut tirer la conclusion, puisqu’il n’y a aucun enjeu nécessaire, que ce fait mesquin d’un édile furieux relève du caprice, de la vengeance contre cette populace ingrate qui lui a botté le cul, pardon qui l’a démocratiquement évincé. C’est un couvre-feu punitif.
Le Préfet vient d’y mettre bon ordre en annulant l’arrêté.
Dimanche 15 mars 2020.
Ce n’est pas seulement un échec des Républicains, c’est un échec de la médiocrité. Face à un Dupessey, intelligent, rusé, assis sur un socle de réelles valeurs et adossé depuis des lustres à des réussites prisées par la majorité des Annemassiens, qu’ont donc opposé les Républicains? Manifestement pas un énarque. Maxime Gaconnet a sans doute des qualités, mais il ne tient pas la comparaison. Flanqué d’une conseillère municipale qui tout au long du mandat qui s’achève posait en cours de séance question idiote sur question inepte, la paire ne pouvait faire des étincelles.
Encore une occasion perdue pour la droite Annemassienne, ou plus exactement parce que ce serait injuste de faire supporter le poids de cette nouvelle défaite à toute la droite, c’est la droite dure, la droite aujourd’hui des Républicains, qui vient de se planter. La droite a toujours eu partout et toujours une composante centriste, mais pour le coup, le Wauquier local, en éliminant tous les centristes de sa belle liste, pour régner seul sur une petite cohorte de suiveurs, s’est ramassé.
Le Front National, devenu le Rassemblement National, a surtout en cette élection rassemblé les miettes.
Il n’y a pas qu’à Annemasse que le réalisme l’a emporté. À Saint-Julien les électeurs ont infligé une gifle à Antoire Vielliard. Peu sympathique pour une large partie de l’électorat qui lui reprochait entre autres son immense modestie, il chute brutalement, il sera difficile de le regretter.
Car le vainqueur Johnson est un populiste. Il a menti comme tous les populistes le font, il a développé des idées purement démagogiques, et il a gagné. Si l’Europe suit ce chemin suicidaire, elle régressera de 100 ans et reviendra aux années de plomb de l’entre-deux-guerres, fatales à notre pays, à la paix, à la prospérité. Comme tous les populismes actuels celui de Johson a absorbé la droite. Le même phénomène se déroule sous nos yeux de l’autre côté de l’atlantique. Le parti républicain devient le parti de Trump, et adopte un discours aux antipodes de nombre des idées conservatrices des dernières décennies. Un séisme se produit en politique étrangère par le changement d’alliance.
C’est pourquoi les centristes, tous les centristes, de centre-gauche ou de centre-droit, de centre mou comme nous pouvons revendiquer l’être, doivent aujourd’hui tirer les leçons de la situation. La défaite cinglante de Corbyn et du Labour en Grande-Bretagne marque l’impossibilité de construire sur l’extrême gauche la moindre alternative au populisme.
Seul le centre peut relever le défi, le centre fédérant au-delà de lui-même, le centre rassembleur. L’alternative est donc le centre ou le populisme.
Le cynisme de cette méthode a causé dans le passé des ravages. Les ravages se sont soldés par des millions de morts.
On pensait que depuis la défaite des nazis et la chute du communisme européen, c’était de l’histoire ancienne. On se trompait. Exemple : Trump. Il ment comme il respire. Il raconte des sornettes. Une de ses conseillères, Kellyanne Conway, a même eu l’audace de défendre ses mensonges en les présentant comme des «alternative facts». Des faits alternatifs, une vérité alternative! C’est-à-dire, est vérité le gros bobard que je dis. Tout serait relatif, les faits n’existeraient pas. S’il fait nuit et que je dis qu’il fait jour, alors je ne mens pas, j’énonce une vérité alternative.
Trump est suivi par 40 % de l’électorat américain, une base qui n’est ébranlée par rien, par aucune démonstration. Il faut donc en déduire que la recherche de la vérité n’a plus aucune importance pour 40 % au moins de cet électorat. Si on y ajoute à l’autre extrême les électeurs d’ultra gauche qui s’inscrivent dans le même sillage partagé de Goebbels et de Staline, Joseph and Joseph, on dépasse peut-être la majorité. C’est effrayant.
Certes ce sont les USA, et ici, en Europe on devrait être à l’abri. C’est faux. Nous sommes autant exposés. Il existe ici aussi des «populismes», répandant les idées les plus sottes et les plus démagogiques, et sottes, parce que démagogiques, sans que rien ne les arrête. Elles sont vomies sur internet, à jet continu.
Il faut prendre peur. Parce que les mêmes causes produiront les mêmes effets. La mort. La résistance c’est d’en revenir aux faits. Les faits sont têtus.
On peut s’extasier sur la poésie des noms. L’ambroisie, quelle belle sonorité. L’arbre à papillons, que j’écris au pluriel, n’est-ce pas une incitation au rêve? La berce du Caucase, j’ignore ce qu’est une berce, mais comme elle vient du Caucase, elle nous invite au voyage. La renouée, quelle belle idée, surtout le fil de l’eau. Bachelard, on pense à vous. Laissons le solidage peu propice aux digressions à la curiosité des botanistes. Une mal-aimée de l’énumération sera sans doute la chenille processionnaire. Outre qu’elle est urticante, elle est chenille et franchement on lui préférera des animaux moins étrangers à notre bipédie ou quadrupédie. En prime elle est en «procession». L’horreur (papiste) intégrale.
Mais il faut abandonner l’éclair poétique et songer aux moyens de lutte. Cela démarre, les collectivités s’y intéressent, et il faut espérer qu’au bout du compte l’explosion de cette biodiversité sera maîtrisée. Au passage on aperçoit que la prosternation devant la Déesse Nature réserve parfois des retours de flamme. Encore un coup de Bachelard.
Que fait donc une administration dans ce mouvement perpétuel, c’est simple, elle invente de nouvelles contraintes dont l’utilité n’a pas à être démontrée puisque par définition elle est d’abord sa production, et ensuite ce qui compte c’est le service de la population, dont le signe le plus clair est la contrainte.
Ainsi l’administration de l’agglomération d’Annemasse, inspirée peut-être par les lumières blafardes d’un édile, a-t-elle inventé la vignette que chacun des agglomérés devra apposer sur son pare-brise pour pouvoir accéder aux déchetteries, vous savez ces lieux devenus indispensables depuis que la vague écologiste d’un côté, le regard de vos voisins de l’autre, vous interdisent de jeter tout simplement votre vieux canapé sur la chaussée, devant chez vous, comme vous en aviez l’habitude.
Il existe des déchetteries, et il existe une administration.
Mais comment faire pour rendre plus contraignant le système, pour le contrôler, puisque ce qui déplaît avant tout à une administration, quelle qu’elle soit, c’est de ne pas contrôler son petit monde.
La réponse géniale est la vignette.
On aurait pu penser qu’une carte de résident de l’agglomération, qu’on peut laisser dans la boîte à gants et produire à la demande éventuelle du préposé, pouvait suffire. Que nenni ! Ce qu’il faut c’est un signe, laid bien entendu, qui vient s’ajouter aux différentes cochonneries que chacun doit impérativement coller sur son pare-brise. Le stigmate de votre soumission.
La vignette.
Est-ce efficace? En voilà une drôle de question. La réponse vous la trouverez en allant à l’une des déchetteries; observez les véhicules, cherchez les vignettes….
Tout ça pour ça. On ne va pas parler du coût, ce serait impoli. L’investissement répondait à vos «besoins». Vos besoins sont toujours en expansion. Et les collectivités s’ingénient à y répondre, si bien qu’il ne doit surtout pas vous venir à l’esprit la mauvaise idée de vous plaindre de l’augmentation des impôts puisqu’ils ne font que couvrir les dépenses appelées par vos besoins. Ingrats que vous êtes.
Sous le masque encore, mais cette fois celui des politiciens, pointe au-delà de l’indignation sur une question factice, le nez de la volonté totalitaire de tout régenter, de tout régler, de ne tolérer aucun écart à la règle dont par définition le protestataire est le maître. Maintenant, passons aux choses sérieuses. Quelle sera la météo demain?
Ce que le scrutin du 26 mai 2019 enseigne d’abord pour la bonne ville d’Annemasse, c’est le score impressionnant de l’abstention qui atteint 64,49 %. Seulement 35,51 % de votants. Ce serait à désespérer de la démocratie, si ce n’était que cela.
Le second enseignement est à l’évidence la pulvérisation des partis politiques traditionnels. À commencer par le Parti Communiste avec 1,49 % des voix, à contempler le score misérable des socialistes (6,15 %), la déroute de l’extrême gauche avec les squelettiques 7,47 % de la France Insoumise, ce qui n’a pas suffi à relever la débâcle nationale de ce parti délétère, l’échec ici aussi de M. Hamon avec 3,04 %.
Quant aux Républicains, ils ont perdu leurs électeurs, malgré le renfort du Nouveau Centre dont on peut regretter la mésalliance. Effondrement avec 8,53 %.
Nous avons donc assisté à la Bérézina de l’Ancien Monde politique.
Un nouveau émerge ici aussi. Il comprend La République en marche – 23,29 %-, les écolos – 15%-, et aussi le RN, alias Front National qui arrive second avec 19,91 %. Second, c’est la confirmation d’un ébranlement du paysage politique local.
Les municipales arrivent en 2020. Le RN ne peut prétendre conquérir la mairie, même avec des alliances opportunistes, et à supposer que l’ombre de Wauquier ici le veuille, cela ne suffirait pas. La gauche traditionnelle non plus n’est pas en position d’assaut.
La première force s’établit dans le sillage du Président Macron. Il lui faudra des alliances. Les urnes européennes pointent en direction des écologistes, mais cela ne fait pas non plus la majorité nécessaire, il faudra d’autres apports. Ceux de la gauche sans doute, mais en ce cas l’orientation vers ce pôle pourrait déplaire aux centristes ralliés à Macron par nécessité devant l’effondrement de leur famille. Quant à une orientation à droite, elle sera plus que délicate avec la glissade abyssale des Républicains.
Sauf en cas de triangulaire, ce qui est parfaitement imaginable, l’équation tend actuellement vers une solution encore plus locale et transpartisane: un consensus autour d’une personnalité, sur une liste apolitique, mais qui pourrait rallier les suffrages modérés, ce qui représente en général le cœur de l’électorat. Mais qui? Le maire actuel? Peut-être. La difficulté apparente est son appartenance à l’ancienne planète socialiste. La réalité est son pragmatisme de naufragé, ce qui est le plus souvent la colonne vertébrale de la force politique : une pincée de socialisme en moins, une goutte d’empirisme en plus, et le tour pourrait être joué.
Plus que la circulation routière. Un pur scandale. Et sans radar en plus, sans limitation de la vitesse de propagation. Un vrai scandale. Et pas un seul élu de l’agglomération ou de la commune qui ne réagisse, sauf un. C’est incroyable.
Prenez votre plume, écrivez au Président, au Maire, au Diable, dites avec votre cœur à quel point vous êtes indignés. Dites qu’il faut toutes affaires cessantes mettre hors la loi cette calamité.
Pour en revenir aux radars, et surtout aux discours dont les ligues de «victimes» de la route, les préposés à la sécurité routière, le Premier ministre nous ont abreuvés, la réalité si on veut bien la voir est juste là, au coin de leur imposture. Bien visible. La limitation à 80 n’a eu aucun effet décelable. Rien, rien que du vent, du vent d’alibis mensongers et d’escroqueries intellectuelles, déversés à longueur de journaux télévisés. La réalité est que ce n’est pas le 80 qui règle quoi que ce soit. C’est le comportement des conducteurs d’une part, et surtout l’aménagement des routes d’autre part. La suppression d’un point noir a plus d’effets que la plus petite baisse de la limitation.
Il faut interdire la grippe, et l’escroquerie intellectuelle. Et supprimer cette limitation imbécile.
Il faut se représenter ce que ses habitants ont fait à la fin de l’année. Ils ont massivement refusé une augmentation des impôts.
C’est extraordinaire et surtout c’est une extraordinaire illustration de la vitalité de la démocratie chez nos voisins. Chapeau.
Rien ne pourrait se passer ainsi dans notre pays. Les impôts sont systématiquement augmentés par les élus, sans jamais, jamais de retour en arrière, ni surtout jamais au grand jamais, de consultation des citoyens. Ils augmentent avec que de bonnes raisons, et surtout la plus massive des bonnes raisons : pour répondre aux besoins.
Les besoins étant toujours croissants, les impôts suivent ce chemin, dans la bonne conscience des élus.
Nos voisins ont dit clairement non.
Il ne faut pas que les approuver, il faut les imiter.
Parce que la mécanique de l’augmentation n’est jamais réellement remise en cause. Essentiellement la dictature des besoins, toujours croissants, garde tout son empire. Il n’est pas un élu, surtout au niveau local, qui ne sacrifie à cette idole. De bonne foi, c’est ce qui est encore pire. De la plus absolue bonne foi. L’autre ressort de cette mécanique, est «l’animation». Il s’agit toujours d’animer, jamais de se reposer, d’arrêter, de ne rien faire. Il faut au contraire se montrer actif, suractif, dépenser sans compter, investir dans le présent pour un futur supposé meilleur, organiser des festivals, agiter le social, avec cette particularité à gauche de s’inscrire dans l’unique perspective du renforcement du lien social, du vivre ensemble, dans une société enrichie des différences. Ce qui à la fin renforce le besoin de police. La liste est illimitée. Tout comme l’augmentation des impôts. Illimitée.
Les solutions sont simples à énoncer, extrêmement délicate à mettre en œuvre. Geler les budgets par exemple. Mais personne ne le fera, surtout au moment des élections. Il n’y a en conséquence que les crises qui peuvent remédier à cette pulsion morbide. Paradoxalement.
Il est difficile de le trouver très animé. Il y a eu peu d’épisodes intéressants. Sauf à la fin, avant la tombée du rideau, le metteur en scène, le maire, réservait un feu d’artifice pour épater les spectateurs. On aurait dû s’en douter puisqu’il y avait au moins une journaliste qui resta jusqu’à la fin d’un conseil assez insipide. Le maire a justifié sa démission de la Région par l’inconduite de son président Wauquiez, et répondu à une accusation jetée sur «les réseaux sociaux» par le petit Wauquiez local. Du faux et du vrai. C’est justement ce qu’à répondu le maire, empruntant à la langue de Sheakspeare contemporaine le hideux «fake news» popularisé par l’ineffable Trump. Le vrai c’est qu’il reste à la présidence de l’agglomération. Le faux ce serait qu’il avait promis d’aller jusqu’à mi-mandat. Le reproche du Wauquiez nain c’est qu’il manquerait à sa parole. Protestations du maire, je n’ai jamais dit ça.
Ah! J’étais aussi resté sur cette idée, mais franchement je n’ai pas pris de notes à l’époque. Il faut se reporter à ce qui a été dit ou écrit in illo tempore. Archivistes, au travail! Au fond ce n’est pas très important ce qui a été dit ou non dit, ou arrière-pensé. L’important c’est le cumul des mandats, l’important c’est la règle à cet égard.
Au fil du temps les citoyens, ceux qui votent en tout cas, se sont fatigués de voir toujours les mêmes têtes partout, de la ville centre au conseil général, de la région au parlement, à la télévision, et aux agglomérations depuis qu’elles ont été créées. Pas seulement partout, tout le temps aussi. Les générations passent et les mêmes restent devant la scène. Ce qui a fini par épuiser l’intérêt électoral.
C’est en ce point un problème de fond. Comment faire? Deux systèmes possibles: la permanence de la représentation politique ou son affaiblissement par alternances accélérées. Chaque système a son intérêt. Le système du potentat local a ses avantages: l’expérience, la cohérence dans le temps, les cartes de visite et les entrées qu’elles procurent dans les allées du pouvoir central et leurs retombées locales. Il a aussi ses inconvénients, dont la sclérose. Le système de la représentation éphémère présente des avantages, notamment pour les Rastignac, le renouvellement, les idées neuves, mais est affecté de quelques handicaps aux nombres desquels l’inexpérience et le défaut d’ancrage dans la réalité locale sont les fleurons.
En vouloir au calife parce qu’il reste au califat est assez vain, c’est d’abord dans la nature humaine, et surtout c’est déplacer le problème. Que le calife dise le premier jour qu’il délaissera son siège à mi-mandat et à l’arrivée du terme rechigne à le quitter est au final assez banal. Mais la responsabilité principale n’est pas la sienne, c’est celle de ses pairs qui l’ont élu et le reconduisent.
Logiquement ce sont les conseillers de l’agglomération qu’il faudrait que le protestataire, faker de news, attaque. Mais ça, on peut parier qu’il ne le fera pas. Au fait, pour mettre qui à la place, lui? C’est pour le moins téméraire.
On aura pu admirer le faciès fermé et dédaigneux du président américain au cours des cérémonies qui auront marqué le centenaire du 11 novembre. On aura pu déguster le message qu’il a «tweeté» lors de son arrivée sur le sol français. Ainsi trouve-t-il insultant le fait que l’Europe se préoccupe de sa défense, alors même qu’il ne cesse de vociférer contre ses alliés qu’il traite en ennemis. Il a même dit ça, un jour, au milieu du torrent de rhétorique dont il inonde jour après jour ses lecteurs, désignant les européens par le mot «foes», ennemis.
Merci, Monsieur Trump de votre franchise. Nous sommes sans doute de moins que rien, très proches des «shitholes» africains que vous insultez, et qui sont nos amis. Votre mépris nous montre la route à suivre: constituer d’urgence une armée européenne. Nous ne pouvons plus compter sur vous.
Une délibération a été approuvée à l’unanimité pour permettre le versement de la part fédérale du financement du tram à Genève qui pourra la reverser à Annemasse. Circuit long pour un transfert, imposé par les nécessités légales de nos munificents voisins. Ce n’est pas la question.
Mais quelle est la question? Elle est dans ce qui a été évoqué au cours des débats sur les autres subventions et notamment celles de l’État français. On nous dit que nous recevrons 3 millions de plus si la seconde phase des travaux devait être réalisée, grâce au choix habile de prolonger la ligne vers le Perrier. Le Perrier plutôt que la gare.
Le Perrier est un quartier sur-favorisé, parce que difficile. Aussi grâce à ce bonheur l’argent de l’État y coule, sans doute pas à flot, mais suffisamment pour que tous les projets de la municipalité socialiste s’orientent en permanence vers lui. Rénovation tous azimuts, subventions de tout poil et sur tout. La liste est longue. Cependant que les autres quartiers, qui eux ne sont pas favorisés parce qu’habités par des favorisés, tirent la langue.
Ainsi le tram ira au Perrier, peut-être, et si Bern accepte de verser de nouvelles subventions ce qui n’est pas encore gagné, il ira au Perrier plutôt qu’à la gare pour cette raison qui est aujourd’hui invoquée que grâce à cela le contribuable français versera 3 millions de subventions en plus.
En ce point il faut s’interroger sur la rationalité de ce choix.
En général on choisit le parcours d’un équipement lourd de transport comme le tram en considération de l’intérêt général. L’intérêt général commande le plus souvent des choix raisonnables. Par exemple desservir la gare. Même si on perd 3 millions. Non pas qu’on ne soit pas à 3 millions près, mais simplement parce qu’il vaut mieux choisir pour le futur un tracé rationnel plutôt qu’irrationnel.
Mais au lieu d’aller à la gare, le tram ira au Perrier.
Il faut donc tirer les conclusions politiques de ce choix éminemment politique. Ici, c’est l’intérêt général du Perrier qui prime l’intérêt général du reste de la ville et de son agglomération. Et comme les élections approchent, il est difficile d’imaginer un changement. Un réservoir de voix est un réservoir de voix. C’est en ce sens que le choix irrationnel reprend des couleurs de rationalité, de rationalité politicienne fondée sur un calcul électoral.
Les journaux télévisés n’en ont pas parlé. Quelle misère! Réparons ce dommage. Il s’agit de l’info la plus importante de cette semaine encore baignée de terribles catastrophes.
Le tribunal de Gap l’a finalement relaxé, sans doute en considération de la crise du logement.
Mais aurait-il relaxé Diogène, son presque frère ?
Lors de sa dernière séance le 10 octobre 2018 le conseil communautaire de l’agglomération d’Annemasse a décidé de suivre une nouvelle stratégie pour gérer les Roms.
D’où viennent-ils ? De Roumanie pour la plupart, d’un pays membre de l’Union européenne où ils vivent plutôt à la marge, en proie à une discrimination historique. Peuple venu dans la profondeur des siècles de l’Inde, parlant une langue, le romani, hérité de la famille indo-européenne, les Roms ou Tziganes ont reçu en partage l’errance et la précarité, avec des nuances selon les pays. La Roumanie ne serait pas, il faut employer un prudent conditionnel, une terre d’excellence dans l’hospitalité.
C’est pourquoi il est peu probable qu’une fois parvenus sur les rivages de notre contrée, ils éprouvent un grand appétit pour repartir vers le pays des vampires, de Ceausescu, et d’autres joyeusetés. En outre citoyens européens, il est devenu juridiquement impossible de les expulser.
C’est en partant de ce constat réaliste que les instances de l’agglomération ont recherché des solutions pratiques d’intégration.
Les Roms installés dans l’agglomération, de squats en campements sauvages en passant par toute la panoplie de la misère, vivent principalement de mendicité, ce qui énerve beaucoup et à raison, avec des côtés sombres comme l’exploitation des enfants qui de ce fait ne sont pas à l’école.
Et c’est en ce point que la réponse proposée est intelligente. Il faut scolariser ces enfants. Le souci est que personne n’en veut vraiment, et que leurs parents ont bien conscience aussi que s’ils ne se lavent pas, il leur sera difficile de s’intégrer dans une école quelconque.
Il faut donc nécessairement commencer par le commencement, et comme l’a souligné le président de l’agglomération, il faut qu’ils aient accès au « bien commun », l’eau notamment.
Il reste en conséquence à tenter de leur offrir, car c’est bien un don, des conditions d’hébergement minimalistes, de sorte que l’intégration des enfants puisse se faire. Une fois les enfants intégrés dans le cycle scolaire, comme l’a fait remarquer un adjoint d’Annemasse, ils seront à l’école et non dans la rue à mendier, et aussi cela devrait permettre aux parents de se livrer à d’autres activités. Travailler par exemple.
Au bout du compte la solution proposée est d’inspiration humaniste, et de ce fait ne peut qu’être approuvée. C’est un choix digne. Certes, ce n’est pas gagné, rien n’est jamais gagné, il est possible que tout échoue, mais il est honorable de le tenter.
Brett Kavanaugh n’est rien pour nous. Aux USA il est sur la sellette parce qu’il est désigné par Trump pour aller siéger à la Cour suprême. Le processus de sa désignation lui a valu un passage devant une commission sénatoriale où il a protesté de son impartialité et de son immense moralité. Malheureusement et pour résumer ce qui est devenu outre-Atlantique un feuilleton politique, un certain passé quelque peu refoulé a surgi impromptu. Trois dames à ce jour lui ont reproché son inconduite sous l’empire de la boisson. Évidemment ça fait tache.
Cet épisode qui nous vient de Mars, de l’autre bout du monde, est un symptôme de notre époque inquisitoriale. Un moralisme exigeant devient la norme des deux côtés de l’océan, et aucun pays ne paraît échapper à ce tsunami.
Mais est-ce bien raisonnable? Si on prend le seul exemple de Brett Kavanaugh, dont on se contrefiche par ailleurs, il lui est reproché son inconduite d’adolescent ou de jeune adulte. Examinez donc votre passé et venez nous dire s’il est celui des anges ou s’il n’y aurait pas une pointe de démon qui s’y serait manifestée. Allons, personne n’est parfait.
Ce n’est pas tant cela qui est au fond scandaleux dans cette affaire, ce qui l’est avant tout c’est le processus partisan qui conduit à la nomination d’un juge suprême. C’est là qu’est le réel scandale. Kavanaugh hait les démocrates. C’est un conservateur qui dissimule en prime la profondeur de ses convictions sur des thèmes comme l’avortement par exemple.
Imaginons qu’ici on choisisse les magistrats de la Cour de cassation en fonction de leur idéologie politique. Une telle solution serait à raison rejetée massivement. En revanche qu’un magistrat de cette institution se soit mis sur le toit dans une soirée, et même soit allé jusqu’à se livrer à des privautés qu’adulte il n’accepterait plus, entre nous ça n’a aucune importance. Ce n’est pas ce qui en fera un bon ou un mauvais magistrat. Et juger une personnalité à l’aune de ses frasques d’adolescent ou de jeune adulte est réellement absurde.
(Il est à craindre que le mouvement #metoo ne partage pas exactement cette proposition).
Il y a une vérité régionale qui passe souvent au second plan, celle du déséquilibre des pôles urbains en présence, pour ne pas écrire des forces en présence. Ce n’est pas une question limitée au rapport de force, c’est une question avant tout de poids ou de masse si l’on veut être plus précis.
D’un côté la masse genevoise, qui pousse ses ramifications internationales dans le monde globalisé que le XXI° siècle inaugure.
De l’autre au bout, derrière, loin derrière, les villes frontalières de l’arc genevois avec leurs migrants pendulaires, un pays de main d’œuvre qui contribue essentiellement par cette seule ressource à la prospérité genevoise.
Celui qui commande réellement dans cette petite aire de la planète, est notre voisin. Le puissant voisin. S’il venait à s’enrhumer, la toux ici serait sévère, s’il veut un tram, il le finance, s’il ne veut pas l’étendre il ne le finance plus. On voit cela actuellement.
On pourrait penser que notre arrière-monde n’a aucune marge de manœuvre.
Mais ce n’est pas si exact.
Un rapport dissymétrique n’en est pas moins un rapport. Le faible aussi a des armes et en matière économique des ressources.
La situation globale sur cette frontière est que le fort profite de toutes les ressources du faible. Notamment de son espace.
Parce que le poumon économique genevois manque d’espace, pour construire des logements où loger son lumpenprolétariat frontalier. Il ne veut pas le loger à Genève : trop cher, et probablement aussi trop malvenu. Donc il le loge de l’autre côté de sa frontière. C’est dans tous les cas de figure moins onéreux pour cette métropole même s’il en coûte une pincée de subventions par-ci, une autre par-là, arrachée à la Confédération.
Les immeubles poussent, les voies de circulation s’encombrent, même avec le tram les problèmes vont empirer, tant que se poursuivra cette construction territoriale déséquilibrée, cette schizophrénie spatiale.
Il y a une solution ici : arrêter de construire. Arrêter la densification. La crise est assurée.
Et après ? Après il sera nécessaire d’inventer de nouvelles formes de coopération pour organiser ensemble l’espace commun.
Ça y est. C’est fait. Les socialistes du conseil municipal d’Annemasse ont enfin réussi à donner le nom de leur gourou, François Mitterrand, à un lieu de la ville : l’esplanade devant la gare.
Le nom d’un collaborateur de Vichy, engagé dans le sillage des fascistes, récompensé par la «francisque» au printemps 1943, la décoration que Pétain accordait à ses valets, et qu’il lui remit. Et pourtant les nazis avaient déjà été vaincus à Stalingrad. Les nazis étaient en passe d’être chassés d’Afrique du Nord où les Anglo-américains avaient débarqué. Le vent de l’histoire avait tourné, et les narines opportunistes de Mitterrand n’avaient pas encore capté l’onde du changement, quelques mois encore et il décidera de se refaire une virginité politique en se tournant vers la résistance. La dernière heure approchait.
Le nom d’un faussaire : souvenez-vous de la fausse tentative d’attentat que Mitterrand avait montée de toute pièce. Il avait simulé un attentat à Paris, vers les jardins de l’observatoire, pour attirer l’attention sur lui. C’était en 1959.
Sa vie durant il sera l’ami et le protecteur du criminel nazi Bousquet, une autre honte de la France, ce qui signifie que socialiste pour la galerie il restait foncièrement un suppôt de Vichy.
Une honte.
Une crapulerie.
Avec l’élan la majorité devrait baptiser une rue vers la gare du nom de Bousquet, par cohérence débaptiser l’avenue de la gare pour la rebaptiser avenue Pierre Laval, et faire de la place de la mairie la place Philppe Pétain.
Mais les socialistes ne sont pas propriétaires de la ville. Ils sont en voie d’extinction. D’où d’ailleurs le scandale d’imposer le nom d’un personnage maléfique à un lieu stratégique. Des millions de passagers, si le CEVA réussit, passeront par là et seront salis par l’évocation de ce fantôme.
Le futur se chargera de laver ces infamies, l’esplanade devant la gare deviendra «place de la gare», ce qu’elle ne devrait jamais cesser d’être.
S’il y a bien une réalité dans le cyclisme, c’est celle de l’effort. Un effort sans commune mesure avec les récompenses des gagnants. Rien à voir avec le golf par exemple, où les joueurs gagnent des millions pour des efforts somme toute extrêmement mesurés. La seule comparaison possible l’est avec l’athlétisme où dans de nombreuses disciplines même médiatisées, des vies de travail acharné accouchent de gratifications dérisoires, et d’un oubli assuré. Froome et les autres, même ventolinés, méritent tout sauf des sifflets, des coups, des fumigènes.
Et il y a eu des abrutis sur le tour pour siffler Froome, des tas de graisse qui seraient incapables de parcourir 100 mètres même avec de la ventoline, mais qui ont agité des pancartes pour le stigmatiser, quand ils ne l’ont pas hué, poussé, froissé. Ce qui est dommage est qu’aucun de ces lâches n’ait reçu la gifle que sa face de rat méritait.
Ces scènes pitoyables ont été données en spectacle. Et pour notre honte, on a laissé des moins que rien salir cette grande épreuve sportive.
Mais que faire? Il ne peut pas y avoir un gendarme derrière chaque spectateur.
Il reste le positif qui écrase à la réflexion ces scènes regrettables. Le tour est une véritable fête populaire, et depuis toujours. Des millions de spectateurs ont cette année encore encouragé tous les coureurs, avec bon cœur, admirant ces corps ascétiques tendus dans la souffrance vers la chimère d’une victoire. Il restera le souvenir bon enfant de ces armées enthousiastes au bord des routes. Heureusement.
Réside principalement dans trois faits incontournables : 1) la balle de foot est bien plus grosse que celle de golf, 2) les joueurs de foot se passent la balle contrairement aux golfeurs qui ne la partagent jamais, 3) il y a seulement deux grands trous sur un parcours de foot, contre 18 tout petits trous sur un parcours de golf.
On peut ajouter une quatrième et énorme différence avec de nombreuses pratiques sportives. La plupart des victoires ne conduisent jamais à une hystérie collective, un chauvinisme exacerbé, à la proclamation «qu’on a gagné» par des millions de personnes qui n’ont pas joué, à un déferlement médiatique à donner la nausée.
C’est même terrifiant. Le nombre des victimes s’allonge de jour en jour, des jeunes et même des moins jeunes qui se couvrent de signes délirants, généralement lamentables et surtout indélébiles. Sans se rendre compte que cette disgrâce les marquera au fer rouge. Certes pas de l’infamie, il ne faut rien exagérer, mais les montrera pour ce qu’ils sont : des moutons mimétiques qui sont dans l’illusion de l’originalité.
Il faut fermement interdire à la sécurité sociale de prendre en charge l’effacement, sauf pour les rares cas médicalement justifiés, avec cette précision que cela doit exclure du champ du remboursement tout ce qui relève de la psychologie ou de la psychiatrie.
Vous êtes furieux, et vous avez raison.
Une seule méthode: votre bulletin de vote.
Avant de voter pour un candidat, à quelque élection que ce soit, demandez simplement s’il est pour ou contre l’idée imbécile d’une limitation à 80.
Oui = vous votez contre, ou pour un autre.
Non = vous pouvez retenir le nom du candidat.
C’est une décision de la Cour de cassation qui va intéresser de nombreuses personnes dans notre agglomération où près des 2/3 des actifs sont frontaliers.
La décision est fondée sur l’annexe II à l’accord entre la Confédération suisse, d’une part, et la Communauté européenne et ses États membres, d’autre part, sur la libre circulation des personnes, du 21 juin 1999, qui rend applicable, entre les parties, l’article 11 du règlement (CE) 883/2004 du Parlement européen et du Conseil du 29 avril 2004 sur la coordination des systèmes de sécurité sociale, qui édicte les principes d’unicité d’affiliation et de rattachement du travailleur à la législation de l’État membre dans lequel il exerce son activité.
Il ressort de l’annexe XI dudit règlement que la personne travaillant en Suisse peut, sur sa demande, y être exemptée de l’assurance obligatoire tant qu’elle réside en France et y bénéficie d’une couverture en cas de maladie.
La Cour de cassation a tordu le cou de la sécurité sociale. (Cass. 2e civ., 15 mars 2018, n° 17-21991):
«Mais attendu que l’annexe II à l’accord entre la Confédération suisse, d’une part, et la Communauté européenne et ses Etats membres, d’autre part, sur la libre circulation des personnes, du 21 juin 1999, dans sa rédaction applicable au litige, rend applicable, entre les parties, l’article 11 du règlement (CE) 883/2004 du Parlement européen et du Conseil du 29 avril 2004 sur la coordination des systèmes de sécurité sociale, qui édicte les principes d’unicité d’affiliation et de rattachement du travailleur à la législation de l’Etat membre dans lequel il exerce son activité ; qu’il ressort de l’annexe XI audit règlement que la personne travaillant en Suisse peut, sur sa demande, y être exemptée de l’assurance obligatoire tant qu’elle réside en France et y bénéficie d’une couverture en cas de maladie ; qu’il résulte de ces dispositions que la personne résidant en France qui est affiliée à l’assurance maladie obligatoire en Suisse au titre de l’activité qu’elle exerce dans cet Etat, ne peut être affiliée au régime français de sécurité sociale ou, en tout cas, doit en être radiée dès qu’elle le demande, peu important l’antériorité de son affiliation au régime français ;
Et attendu que l’arrêt constate qu’à la date à laquelle il a demandé à la caisse de procéder à sa radiation, l’assuré était affilié à l’assurance maladie suisse ;»
Le plus certain est que Jean-Vincent Placé n’est pas un de mes potes, je crois même haïr ce type d’humanoïde politique et je l’enverrais bien en Guyanne, faire des routes.
Mais voilà, Placé s’est mal conduit, il était bourré, et a été mis (je ne vais pas écrire placé) en garde à vue.
Un instant d’arrêt sur la garde à vue.
Cette mesure dans un pareil cas est une honte. Une véritable honte.
Cette méthode, lorsqu’elle constitue un abus, devient toxique pour les libertés. Parce que çela ne peut servir en l’espèce strictement à rien d’autre qu’à punir. Ce n’est pas pour les nécessités de l’enquête, il suffisait de l’entendre ou de le reconvoquer, ce n’est pas pour l’empêcher de fuir, il n’y a aucun risque, ce n’est pas pour l’empêcher de faire pression sur les témoins, sans doute ne les connaissait-il même pas, ce n’est pas pour permettre des investigations, les faits sont ultra simples. Bref c’est un pochard qui a dégenté, rien que de banal. Mais on l’a mis en garde à vue et on le convoque devant le tribunal correctionnel le 11 juillet prochain.
Ici, le «mis en cause» est célèbre. Il faut s’indigner de cette infortune inutile destinée avant tout à l’humilier.
(*) Si jamais l’idée en venait au conseil municipal…
Mais sait-on jamais, ce n’est pas impossible, surtout à l’heure où sonne le glas budgétaire.
En ce cas je voterai contre, et pour une raison majeure, la solidarité que l’on doit avoir nécessairement avec tous ceux des conseillers municipaux, et plusieurs ne sont pas des moindres, qui ayant renoncé aux quatre roues, se sont reportés sur les modes de déplacement doux, dans la citée idéale du vivre ensemble et de la diversité qui nous enrichit, notamment la diversité de l’offre des modes de transport.
Approuver une telle idée, délirante entre nous, reviendrait à ruiner plusieurs de ces conseillers, traitreusement, sans qu’ils aient vu venir ce noir complot contre leur porte-monnaie. Non, la morale le réprouverait.
Il faut que les deux roues puissent rouler en paix.
Mercredi 28 mars 2018, le conseil communautaire a décidé une augmentation des impôts locaux de 1,4% en moyenne. Il faut payer le tram, la gare, etc.
En apparence ce n’est pas considérable, la différence sera pour un ménage qui paye la taxe d’habitation, d’une quarantaine d’euros par an.
Tous pourront s’en remettre.
Mais ce n’est pas tout. C’est en plus. En plus de tout le reste, c’est à dire en plus de toutes les augmentations du passé, et avant les augmentations du futur. Parce que le processus de hausse est inéluctable, indéfini, permanent.
En réalité c’est un mécanisme à cliquet, il n’y a jamais de retour en arrière.
La progression des impôts n’est pas simplement arithmétique, elle est géométrique, exponentielle.
La preuve? En 2014, les dépenses publiques de l’ensemble des administrations françaises ont atteint 57,5 % du PIB. Et ce n’est pas fini.
Pour leur défense les tenants de la hausse ininterrompue expliquent la main sur le cœur qu’ils ne veulent que le bien de leurs concitoyens, et qu’en contrepartie des impôts il y a des services, toujours plus de services, et enfin ils lachent l’argument massue, les impôts introduisent un peu d’égalité au secours des défavorisés, des quartiers difficiles. Ce qui est curieux c’est que même les élus de droite tiennent ce discours.
Ce discours tourne le dos à la réalité. Au bout du compte il y aura 100% de pauvres.
La conclusion s’impose d’elle-même. La seule ligne politique responsable doit consister désormais à avoir pour seul objectif de diminuer les impôts, locaux ou nationaux. Tout le reste est irresponsable.
Ce n’est pas une blague. Une élection va se tenir à Genève en avril 2018.
Il y a plein de candidats. Et sur l’une des affiches, on peut lire ce slogan: «pour une prospérité maîtrisée».
C’est un merveilleux pays que celui dans lequel on veut «maîtriser» la prospérité.
On a plutôt l’habitude de lire que les promesses de maîtrise portent sur, l’inflation, la délinquance, les déficits, etc. Mais la richesse, pourquoi diable vouloir la maîtriser?
La réponse est simple: parce qu’ils se pensent trop riches.
Allez raconter ça en Afrique.
Il faut être conscient de la rupture qui s’amorce au sein de la droite traditionnelle. D’un côté les Républicains voguent seuls vers des horizons peut-être chimériques. On ne leur souhaite pas, mais c’est un risque qu’ils veulent courir. De l’autre les centristes explosent. Il n’est pas certain qu’ils aient encore un espace. Mais ils persévèreront dans leur âme, et même esseulés ils représenteront encore la forme authentique d’un libéralisme injustement vilipendé, mais si indispensable à la survie de la liberté.
Et ici? Cette même histoire nationale, cette triste histoire, se décline sur un plan local. On sent très nettement que des fissures s’installent qui sont en passe de devenir des abîmes à mesure que les perspectives d’accord s’estompent. Difficile pour les libéraux d’imaginer se jeter dans les bras d’un führer national ou d’un gauleiter local. Et donc en l’état il est bien difficile d’envisager une alliance dans le futur proche.
Après ce bon vice-président du Modem qui avait été accusé il y a quelque temps de se masturber dans un magasin, voilà qu’un des députés de cette formation se trouve condamné par une Cour d’appel pour harcèlement sexuel. Il lui reste le pourvoi en cassation, seul moyen de réparer l’erreur judiciaire dont il clame être la victime.
Encore une bonne nouvelle pour cette formation politique exemplaire, dont le chef est un ardent professeur de vertu, qui revendique sa probité et sa bonne gestion notamment des assistants parlementaires, surtout ceux qui sont payés par Bruxelles.
Ces Américains sont formidables. Satelliser une Tesla c’est du vrai pop art. Un art moderne à faire pâlir de jalousie la villa du parc, en beaucoup plus rigolo que tout ce qui se produit entre ses murs.
Elon Musk aurait pu faire encore mieux qu’envoyer une Tesla en l’air. Il y a à Annemasse un monument qui aurait avantageusement remplacé le tas de ferraille électrique expédié ad patres: la porte de l’harmonie.
Ce qui est dommage c’est que l’occasion de l’expédier dans l’immortalité a été manquée. Et pourtant cela aurait rendu la ville d’Annemasse célèbre. En prime, une masse métallique aurait été recyclée, écologiquement, et Elon Musk en aurait été encore grandi.
La vie est toujours belle, mais parfois un peu imparfaite. Toutefois on peut l’améliorer pour le prochain lancement.
Nous sommes à la croisée des chemins. Une sourde réorganisation administrative est à l’œuvre qui aboutira peut-être à la disparition des départements et à l’émergence des grands pôles urbains, Annecy, Chambéry, et pour Annemasse ce sera plus compliqué en raison de la frontière. Le tout chapeauté par une région aussi lointaine qu’artificielle. Pour les Savoie l’occasion du rassemblement en un seul département, ou plus exactement en une seule entité territoriale aura été perdue, et c’est bien dommage.
Il ne faut pas croire dans les vertus de la centralisation. Et les grandes régions ne sont pas une expression de la décentralisation. Auvergne-Rhône-Alpes c’est déjà trop grand. La vraie décentralisation c’est de faire revivre une Savoie par exemple. Et non des assemblages de conurbations perdues dans des régions abstraitement construites.
Personne ici ne mesure le bonheur des Américains depuis qu’ils ont Trump à la Maison-Blanche. C’est la première fois de leur histoire, pas aussi longue que la nôtre, mais quand même, qu’ils héritent d’un président kitch. Chacune de ses apparitions en public déclenche des flux médiatiques inégalés. Il «twite» jour et nuit. Il mange comme quatre. Il golfe comme un pied, mais il est le patron de plein de parcours. Il fait tache dans le protocole européen, mais il a derrière lui une armada de laissés pour compte de la société qui ont cru qu’il les sauverait.
Nous, nous avons une ville kitch, un décor comme aucun cinéaste hollywoodien n’oserait même en imaginer pour tourner une série désespérante, et aussi une Villa du parc qui héberge tout l’art moderne, de la chaise plantée au mur jusqu’aux graffiti improbables. Imaginez Trump avec sa houppe blondasse et sa cravate rouge, le teint cuivré par l’abus du vin d’Ayze haranguant la salle de MLK pleine comme un œuf, et promettant de construire un mur de 4,5m sur la frontière pour interdire l’immigration des Suisses, encore plus dangereuse que celle des Mexicains aux US.
Bien, il est encore tôt ce matin, il ne devrait plus y avoir de cauchemar avant la nuit prochaine.
C’est un mensonge. Un mensonge alimenté par une idéologie imbécile. Un mensonge parce que si la vitesse est un facteur, bien entendu que c’est un facteur, ce n’est jamais la cause de l’accident. La cause c’est simplement l’erreur de conduite, mais aussi la disposition des lieux, le mauvais état des routes, etc. C’est donc un mensonge honteux. Et au-delà c’est la manifestation d’une confusion mentale d’abruti.
Le plus sûr serait de circuler à l’arrêt. Bande de bananes.
En somme il ne reste plus que deux ans avant les prochaines élections.
Déjà des candidats s’agitent, des ambitions bouillonnent, et les partis survivants de l’holocauste printanier de 2017 rêvent de retrouver une virginité électorale à l’occasion des municipales.
Devant les candidats annoncés aujourd’hui, et spécialement dans notre ville, il est difficile de ne pas sombrer dans le spleen. Même si demain il pouvait y en avoir d’autres. Ne soyons pourtant pas trop exigeants, restons sobres. L’idéal n’existe pas, il n’existe que des compromis. Il nous appartiendra à nous les électeurs, de choisir entre des nuances de gris, du gris souris au gris rat.
Le dur choix entre d’égales médiocrités n’est évidemment pas enthousiasmant au premier abord, et pourtant il est la voix de la sagesse. Les cimetières politiques sont peuplés d’héros étincelants mais morts, les vivants eux, restent pour boire un coup et saucissonner dans la gaité en devisant sur la pluie et le beau temps. En 2018, soyons réalistes, prudents, et heureux de vivre. Le reste viendra de surcroît à son heure.
On saura au moment de l’établissement des budgets primitifs ce que coûtera la suppression de la taxe d’habitation, commune par commune. Il y aura forcément un impact même s’il sera plus mesuré que ce qui est craint généralement. Les craintes émanent d’ailleurs souvent d’élus qui ne sont pas sans arrière-pensée. Pour les politiques c’est un vieux réflexe, qui plonge ses racines dans le monde paysan, de hurler à la mort dès que la plus insignifiante baisse des «dotations» se profile. Et c’est de bonne guerre.
Mais la réalité est que cette suppression qui se fera par paliers, s’inscrit dans un paysage où beaucoup des ménages sont déjà exonérés de taxe d’habitation.
Pour Annemasse la situation serait la suivante : il y a 15182 assujettis, 2383 sont actuellement exonérés soit 14,4%, 7827 de plus le seront en 2020 ce qui représentera 67,25 % d’exonérés au total.
Ailleurs dans l’agglomération la secousse sera moins sensible. Ainsi pour Ambilly les chiffres seraient 2913 assujettis, 436 actuellement exonérés, 1241 à terme soit 57,57 % d’exonérés au total. Pour Ville-la-Grand à terme ce sera 56,55% d’exonérés au total, pour Gaillard 60,78 % d’exonérés au total, Lucinges 40,21 %, Saint-Cergues 49,09 %, Etrembières 53,57 %, Cranves-Sales 43,88 %, Vétraz-Monthoux 46,24 %. À comparer avec Albertville qui excède la moyenne nationale de 80 % prévue, avec 86,05 %.
Ce n’est pas rose, mais ce n’est pas une catastrophe.
À la condition que les collectivités éteignent l’incendie des finances locales. C’est-à-dire qu’elles cessent la fuite en avant de la dépense publique. Encore un mammouth à dégraisser par un jeûne intensif.
(Sources : https://www.capital.fr/immobilier/taxe-dhabitation-combien-de-foyers-en-seront-exoneres-dans-votre-ville-1256691)
Promis on ira voir où en est la rose qui ce matin avait déclose. Coup sur coup Jean d’Ormesson, et Johny disparaissent. Ce n’était pas la même cour, sans doute, ni exactement la même génération. Mais même ceux qui n’ont apprécié ni l’un ni l’autre ont été marqués par leur existence et leur indéniable talent. Les deux ont dévoré la vie. Et Ronsard témoigne à travers les siècles de cet impératif.
L’esprit punitif est à l’offensive. Dès l’année prochaine, on va vous infliger 80 km/h sur les routes. Parce que vous êtes coupables: coupable de vous transporter en voiture, coupable même d’aimer ça, coupable de polluer, coupable de tuer. Même si vous tuez moins que :
– le tabac,
– l’alcool,
– le sucre,
– la graisse,
– le manque de sport,
– les échelles,
– tous les accidents domestiques,
– etc.
Vous êtes coupables avant tout parce que vous n’êtes pas comme les médiocres au vernis écolo, bien nantis dans leurs fonctions, animées par le ressentiment et l’envie. Ils bavent d’envie. Ils envient n’importe quoi. Ils envient tout et son contraire. Ils sont l’envie, ces débris. Et par définition, ils envient ce que vous possédez. Vous possédez un peu de liberté, ou un peu de plaisir? Alors vous n’allez tout de même pas vous en tirer comme ça. 80 km/h.
Un truc qui ne sert strictement à rien. Un mensonge de plus. Parce que c’est fondamentalement un mensonge. Les ordures ne vous le disent pas. Mais c’est un mensonge. Un exemple : figurez-vous qu’il existe des autoroutes sans limitation de vitesse. Une hécatombe en conséquence ? Non. Les morts sur la route dépendent d’abord du réseau, des véhicules, de leur entretien, des conditions météo, de l’état de santé du conducteur. Tout ça ce sont les facteurs principaux. Primordiaux. La vitesse est un facteur bien entendu aggravant. Mais rien de plus. On vous ment donc. On cherche à vous culpabiliser.
Résistez. Signez la pétition:
https://www.liguedesconducteurs.org/non_a_la_baisse_des_limitations_de_vitesse/
La bête centriste est peut-être à terre, mais elle n’est pas encore morte. Elle appartient même à ces espèces increvables, pires que la mauvaise herbe, qui continuent de prospérer dans les conditions les plus dures. Et sauf pendant la dernière guerre, il n’y a jamais eu de discontinuité politique centriste. De la Gironde du temps de la Révolution au paysage d’aujourd’hui bordé par Macron et Wauquier, le centre a toujours existé. Au grand dam de ses détracteurs qui ne voient en lui qu’une brouette de grenouilles. C’est vrai que souvent il ressemble à cela, mais jamais qu’à cela. Le centre a une nouvelle occasion de se distinguer. Les conditions politiques nationales font qu’il tend à éclater, les uns partant vers les marcheurs, les autres se dispersant chez les républicains, tous s’affichant en souffrance de chef. La première vérité est qu’il n’y a pas de leader «charismatique» pour veiller sur les grenouilles qui sont rattrapées par leur atavisme et sautent dans tous les coins. La seconde est qu’on ne se refait pas aussi aisément et qu’il y a toutes les chances pour que dans quarante ans ce soit encore la même chose.
Et dans la Yaute? Ce n’est pas pire. On sent que le sud cherche tous les prétextes pour fusionner tous les centristes restants, des adeptes de Bayrou-le-nombril, à ceux échappés des républicains en passant par les radicaux. Encore qu’avec ces derniers les cartes soient à nouveau rebattues depuis le rapprochement entre ceux de gauche et de droite. Le sud se veut en outre constructif. On sent que l’organisme affaibli pourrait être gobé tout cru par les marcheurs. Le nord lui est plus circonspect. Les prémices de l’explosion sont déjà là, mais elle n’a pas encore eu lieu. La semaine prochaine des réunions vont se tenir pour clarifier les positions. Et déjà sont programmées à l’échelle départementale des assises du centre ouvertes à tous. Les boissons seront gratuites, venez nombreux …
(P.S: pour la gratuité ce n’est jamais sûr, d’abord parce que si vous trouvez plus pingre comme parti qu’un parti centriste dites-le, ensuite parce qu’en plus les temps sont difficiles, et enfin parce que vous n’êtes même pas centriste. Non mais!)
La réflexion d’une commission de l’agglomération qui se préoccupe des questions relatives au logement la porte vers les rivages d’une forme originale de logement, l’habitat coopératif. L’idée présentée est simple. Il s’agit de rendre l’accession au logement plus facile que pour le logement purement privé et donc d’en étendre le bénéfice à des publics qui sans cela ne parviendraient pas ou mal à se loger.
Est-ce alors du logement social? Oui et non. Parce qu’il y a une couche supplémentaire, celle d’une idéologie reposant sur le besoin de solidarité, largement d’origine chrétienne-démocrate, et qui a inspiré à son commencement, dans le domaine économique et notamment agricole, l’éclosion des coopératives. Il s’agit ici de créer du logement à travers des coopératives.
Cela existe déjà un peu partout, et par exemple chez nos voisins helvètes, ce qui n’est pas une mince référence. Mais alors quelles formes de coopératives sont-elles proposées? Car il en existe plusieurs et un rapide tour d’horizon sur internet montre que cela va de l’idée du logement à accession privée, à celle du logement dont la propriété reste à la coopérative, et donc est de facto collective.
Le vent semble souffler dans cette direction. Surtout parce que cette forme permet de contraindre un certain nombre de facteurs, dont il est dit qu’ils seraient «gravés dans le marbre». Tous marqués par la bien-pensance de gauche. Par exemple la mixité. Il ne faudrait pas que les coopérateurs s’organisent en ghetto. Alors la mixité leur sera imposée. L’exemple donné est celui des personnes âgées. À leur départ (sic), elles seraient remplacées par d’autres personnes également âgées. Le turnover est donc plus que certain dans cette catégorie de la mixité. Les autres catégories ne sont pas explicitées, mais on peut suppléer au silence. Cette mixité est donc tout un programme en soi.
Et d’ailleurs qu’on l’aime ou pas elle est imposée aujourd’hui avec sévérité dans l’agglomération tout entière. Il faut donc s’y résoudre, ou déménager.
Ce n’est pas le seul avantage du logement coopératif, du point de vue de la bien-pensance. En prime il permet d’échapper «au marché». Le «marché» qui n’est pas défini plus avant est le synonyme du diable et du mal. Le mal absolu même.
L’agglomération s’oriente donc dans ce domaine vers un mode coopératif marqué par cette idéologie. Il existe pourtant d’autres solutions en apparence. Il existe notamment la solution intéressante de coopératives de pure construction. Elles sont en réalité des modes d’acquisition d’une propriété privée, et non de propriété collective, que la bien-pensance privilégie, dans sa haine de la propriété privée.
Toute la question sera celle du choix politique qui s’offrira en chemin. Ou bien investir les deniers publics, c’est-à-dire vos impôts (les élus ne pensent jamais que c’est leur argent) dans l’utopie réalisé du monde léniniste, (mais il est vrai sans le goulag, le meurtre, le génocide, la famine), la coopérative avec propriété collective, ou bien dans le modèle plus social-démocrate s’il faut le choisir de la coopérative de pure construction, ou bien encore dans la forme traditionnelle du logement social.
À Annemasse il sera réalisé dans les nouveaux quartiers, et notamment autour de la gare, un tiers de logement social, un tiers de logement en accession, et un tiers de logement libre. Si on y ajoute les coopératives, cela va finir par ressembler au pastis de Pagnol.
Il est trop tôt pour se prononcer, mais il faut commencer à réfléchir à ce nouveau défit.
On a toujours le choix d’accepter la laideur, et même de la solliciter, ou de la combattre et même de l’éradiquer.
D’où qu’on vienne, du Nord, du Sud, de l’Est ou de l’Ouest, quand on atteint l’agglomération annemassienne, on se heurte à un mur d’horreurs multicolores, criardes, obscènes. Et la couleur n’est pas tout, il y a aussi les messages, en général limités à valoriser l’enseigne qui les porte. Le supermarché du meuble, de l’électroménager, des cuisines machins, des lits trucs chouettes, de bagnoles allemandes ou même françaises. Un étalage d’indécences qui veut nous faire croire à sa nécessité commerciale.
Au lieu d’avoir des œuvres, on a des excréments. Les bidules métalliques qu’on a eu le tort de planter ici et là s’inscrivent hélas! aussi dans cette misère du mauvais goût.
Il n’y aura jamais de cathédrale gothique à Annemasse. Jamais. Mais pourquoi ne nous révoltons-nous pas contre cette souillure visuelle qui nous agresse et n’allons-nous pas raser ces ordures putrides? Encore un petit, tout petit effort politique et ces abominations pourront disparaître. Il suffit de le vouloir.
S’il y a bien une politique qui est aux antipodes des pratiques de la gauche idéologique, c’est celle de la sécurité. Elle rime pour la plupart du temps avec les sulfureuses insultes contre les fascistes dans le discours de gauche, «CRS=SS». La gauche reste ainsi dans le déni de la réalité, la montée de la délinquance n’existe pas. Où si elle reconnaît qu’elle existe, du bout des lèvres, c’est naturellement en raison de l’inégalité sociale. Les autres causes étant par définition inexistantes.
Dès lors la gauche a toute les peines du monde à proposer une politique cohérente contre la criminalité. Et c’est en se pinçant les narines qu’elle en est venue à accepter à Annemasse, de manière limitée, la vidéo-surveillance des lieux publics. Maintenant l’idée s’est installée dans le paysage, y compris à gauche, sauf à l’extrême gauche. Mais de manière timide.
Le maire d’Annemasse est bien obligé de reconnaître la montée de l’insécurité. Il y va de sa crédibilité et de sa réélection, s’il devait se représenter, ce qui reste une option fort possible. Il a dû aussi accepter la vidéo-surveillance, graduellement mise en place. Sera-t-elle la solution? Plus probablement une partie de la solution. L’autre partie c’est une affaire de police, et une autre partie encore est une affaire en effet sociologique, de composition de la société. Au niveau qui est le sien le maire peut choisir de renforcer ou de restreindre cette mesure de sécurité collective. Pour une fois la démagogie a vraiment du bon.
Après-demain auront à nouveau lieu les élections municipales.
Une réalité est qu’elles s’inscriront dans un paysage politique considérablement modifié depuis les dernières élections présidentielles et législatives. Ce qui a été modifié est l’équilibre des formations politiques avec l’émergence d’un nouveau parti et le recul d’anciennes composantes, PS, UMP devenus LR, et hélas, les centristes de centre droit. Ne parlons pas du Modem inintéressant avec son leader-maximo de pacotille qui pour prix de son soutien a reçu surtout un coup de pied de salutations, mais aussi il est vrai quelques sièges de députés. Non, restons sur les vrais centristes pur sucre, de centre droit, Nouveau Centre (composante de l’UDI), et UDI. Les secousses telluriques récentes leur ont fait perdre beaucoup de représentants, et provoqué une sorte d’extinction de voix qui pourrait être le symptôme d’une disparition prochaine.
Au niveau micropolitique municipal, l’effondrement du PS, mais pas de la gauche il faut le reconnaître, ouvre peut-être l’horizon à d’autres solutions de gouvernance, d’autres alliances. L’idéal serait qu’il puisse y avoir des majorités d’idées sur des thèmes rassembleurs, mais c’est institutionnellement impossible. Il faut donc rester sur les schémas réalistes qui passent par des compositions de listes, ou des recompositions entre les deux tours. En pratique donc il faut pouvoir trouver des consensus sur les points clés de la politique municipale. Ce n’est nullement impossible et d’une certaine manière les temps présents, avec leurs incertitudes à l’échelon national, invitent à en explorer l’idée. Elle vérifiera les hypothèses d’alliance, à droite ou à gauche ou aux centres, ses possibilités ou ses impossibilités. Quoiqu’il arrive ce sera intéressant.
Les infrastructures se mettent progressivement en place qui transformeront l’espace de l’agglomération. Demain la ville prendra cette dimension qui est celle des métropoles régionales. Autour de Genève il n’y aura plus seulement une couronne agricole, ou une zone de faubourgs mal organisés, il y aura un continuum urbain articulé sur des axes de circulation structurés autour du CEVA et du Tram.
Tout ne répond pas totalement à nos vœux, mais en toute hypothèse nous n’aurons d’autre choix que de tenter d’améliorer l’existant, personne n’imaginant de défaire le tram ou le CEVA une fois qu’ils seront en place pour des questions de tracé.
Mais ces infrastructures coûteuses ne sont qu’une partie de l’offre de transport qui continuera à reposer aussi sur les modes individuels, du vélo à la voiture. Une question au passage, quand toutes les automobiles seront électriques, seront-elles encore autant vilipendées par les doctrinaires haineux qui nous gouvernent en partie ? Ou bien seront-elles accueillies comme des « modes doux » de déplacement ? La réponse on le voit bien est qu’elles resteront nécessaires et qu’il faut donc aussi améliorer le réseau des routes.
Et parmi toutes ces infrastructures, il y a celles que l’on voit, celles que l’on oublie tant elles sont discrètes. La santé est à l’évidence une infrastructure de notre société. Or, ici, dans notre région frontalière, elle a été maltraitée par les doctrinaires idéologiques socialistes qui ont gouverné la France. La ministre Touraine a voulu punir les frontaliers. Elle a réussi au-delà de toute espérance, et dans le même mouvement elle a puni toute la population y compris celle qui n’est pas frontalière.
C’est gagné il y a maintenant une pénurie de médecins dans notre région. C’est de l’impensable, et pourtant c’est bien là. Il faut toutefois aussi être objectif, la responsabilité incombe aussi aux choix imbéciles faits pendant des décennies pour limiter les dépenses de la sécurité sociale en limitant le nombre de médecins par une sélection excessive. On en paye aussi les conséquences par l’importation de médecins provenant d’autres horizons, de compétence inégales. Il semblerait que la politique de recrutement soit remise en question, en tout cas par le Nouveau Centre, mais il faudra des décennies pour que la démographie médicale atteigne ici le niveau nécessaire.
Existe-t-il des solutions ? Il y a bien le concept de maison médicale, c’est vrai qu’il présente un attrait. C’est aux médecins et au système de santé de dire si c’est l’instrument utile. Pour les patients que nous sommes et qui le sont de plus en plus quand ils veulent trouver un rendez-vous, le seul impératif est bien de trouver un praticien. Si en prime il a un parking pour se garer, le voyage se fait en première. Et avec un arrêt devant le cabinet, je suis même capable de prendre le tram.
Parce que vous ne saviez pas qu’Annemasse était une ville touristique. D’abord il faut se souvenir que la ville est étiquetée « climatique », eh oui, et c’est même pour cela qu’elle a pu obtenir un casino grâce à feu Monsieur Pasqua alors ministre de l’Intérieur et Monsieur Borel alors maire d’ici-bas.
Mais si Annemasse est une ville climatique, avec un casino, alors il lui faut un puissant syndicat d’initiative, ou mieux, un office du tourisme. On l’a. Mais par coquetterie on l’a désigné comme un « office DE tourisme ». Ne demandez pas pourquoi, c’est sans doute pour faire bien, de c’est mieux que du, non? Cet office existe et est désormais entré dans le champ de compétence de l’agglomération.
Il s’agite. Tous les ans il fournit des rapports. Il emploie des salariés et pas qu’un. Il participe à des salons, les plus lointains sont les plus exotiques et forcément les meilleurs.
C’est lui qui est chargé d’aller chercher la clientèle belge, allemande, hollandaise (pas les cousins du président que nous avons eu la honte d’avoir, non, les Bataves). Et forcément vous avez sous les yeux leurs caravanes qui viennent en masse à la belle saison. Non ? Peut-être avez-vous raison. Il y a bien des caravanes qui viennent, mais peu qui sont tractées par des Mercedes belges.
Le bilan du tourisme en région annemassienne est sans doute assez mitigé. Périodiquement de nouvelles actions sont conduites pour faire mieux connaître la ville. Il y a pourtant un patrimoine architectural somptueux, hétéroclite, kitch, une vraie saveur pour bobo féru d’art moderne, surtout d’art trash. Et en prime on dispose ici de la villa du parc, dont le coût annuel ne sera pas rappelé pour la paix de la culture. Vous ne le saviez pas, mais il y a des files d’attente devant le musée, aussi longues que celles que l’on trouve aux abords du musée des Offices à Florence.
Enfin Annemasse et son agglomération ont l’immense mérite d’être aux portes de Genève, ce qui effectivement draine par ce seul fait une importante fréquentation de ses hôtels. On ne sait rien de celle des RB&B faute de statistiques, mais on peut imaginer que ces féroces concurrents uberisés et déloyaux font un tabac. L’industrie hôtelière en souffre sans aucun doute, mais pas suffisamment pour que les investisseurs désertent le secteur. Voilà qu’il est même question d’installer un hôtel de luxe ici. C’est vrai qu’un 5 étoiles manquait à la revue. Nous l’aurons. Ensuite vous le remplirez.
Cela étant comme cela avait été souligné l’an passé lors d’une séance du conseil communautaire de l’agglomération, l’augmentation des offres hôtelières qui vise les séjours d’affaires, est une bonne nouvelle pour l’économie locale.
C’était pourtant une bonne idée. Une idée libératrice, fondatrice. Dans son principe la décentralisation opposée à la centralisation jacobine, apportait cet oxygène salvateur à une société étouffée sous les pesanteurs bureaucratiques d’un État suradministré. Le rêve d’une société constituée de cellules autonomes organisée selon le principe de la subsidiarité était novateur et puissant politiquement. Il était porté par toutes les forces politiques plus girondines que montagnardes ou jacobines depuis la Révolution de 1789. Le centre en faisait son miel.
La réalité ne rencontre pas tout à fait cet idéal. Au lieu de libérer, il faut bien le reconnaître, souvent la décentralisation aura asservi en un réseau encore plus dense les énergies locales. Parce que le paradoxe est que les compétences se sont ajoutées aux compétences sans en supprimer, ou rarement. D’où l’idée du «mille feuilles» territorial, idée qui n’avait jamais été évoquée au cours des années 60 quand le débat sur la décentralisation battait son plein et s’opposait à l’idée toute jacobine de déconcentration.
Au bout du compte la déception est que la décentralisation aura ajouté des couches, toutes financées avec l’argent public, sans permettre la profonde réorganisation qu’elle nécessitait pour fonctionner.
Peut-être parce que nous ne sommes pas allés au bout du rêve de la décentralisation qui est le fédéralisme. Mais il est vrai comment imaginer une telle explosion du modèle national alors que l’Europe veut aussi émerger comme juste niveau d’organisation social ? La Catalogne témoigne de cette contradiction. Ces articulations appellent certainement de nouvelles réflexions.
C’est une révélation du Canard enchaîné, et comme telle à prendre avec des pincettes. La porte-parole de la France insoumise, une avocate, répondant au doux nom de Raquel Garrido, n’aurait pas payé ses cotisations pour la retraite depuis 6 ans et se serait également affranchie de payer ses cotisations à l’ordre des avocats depuis un an. À cette heure l’intéressée n’a pas contesté.
Le second manquement est moins grave que le premier. Le premier par contre l’est intrinsèquement. Il l’est d’autant plus qu’il émane d’une donneuse de leçons, fustigeant en permanence les «riches», se plaçant par définition dans le camp du bien, du côté des «pauvres». Elle s’enrichit ainsi sur le dos des autres cotisants. Ce qui est du parasitisme obscène.
Voilà qu’on imagine des cérémonies somptueuses dans des explosions de feux d’artifice, rythmées par des musiques de singe, pour marquer ces avancées politiques. Le maire, vêtu d’une antique robe blanche s’avancerait sur la scène une couronne de laurier ceinte sur son auguste front et déclamerait les réussites de son équipe. Les trompettes sonneraient, il y aurait à la fin de la cérémonie un peu plus de sourds qu’à son commencement, mais ce serait grandiose.
D’accord ce n’est pas encore l’heure du bilan puisqu’à mi-mandat il reste encore trois ans à tirer avant les nouvelles élections municipales.
De grandes réalisations sont en cours, c’est vrai. Mais elles le sont surtout à l’échelle de l’agglomération et de la région. Que ce soit le CEVA, ou le tram. Même si la ville a mis son grain de sel, la machine aurait tourné sans elle. Idem pour la rénovation urbaine. C’est un programme national à coup de milliards dont on n’est d’ailleurs absolument pas sûr de l’efficacité. Certes ici, le Perrier est l’enfant chéri de la municipalité, au détriment de tous les autres quartiers, et le chiffre des investissements n’est jamais énoncé. Donc ça doit être beaucoup. Le Perrier rend bien sa politesse à l’équipe socialiste en votant avec constance en sa faveur.
Quels sont les autres titres de gloire de la municipalité ?
Encore le tram : il ira au Perrier, au lieu d’aller à la gare. Merci l’intelligence. Les subventions tous azimuts, il est vrai beaucoup dans le sport sont à mettre au crédit, ou au débit de l’équipe en place, selon son opinion sur leur utilité. La maîtrise des dépenses ? Elle se trouve plus dans les discours d’autosatisfaction annuels de la municipalité que dans la réalité.
La réalité est qu’année après année l’augmentation des dépenses dépasse celle de l’inflation. Projetez la courbe sur dix ans, vingt ans, et vous prendrez peur. La conséquence de ce dérapage constant des dépenses est que vos impôts n’ont cessé d’augmenter et continueront d’augmenter. La taxe d’habitation à Annemasse, son taux a augmenté de 58.44 % entre 2000 et 2014. Et depuis il n’y a pas eu d’accalmie.
Pendant la même période, les communes françaises similaires à Annemasse, ont vu leur taux de taxe d’habitation augmenter de 26.66 % en moyenne entre 2000 et 2014.
Quant à la taxe foncière, bande de salauds de riches, elle a explosé. Mais c’est normal puisque vous êtes des salauds de riches et que la municipalité est socialiste.
À Annemasse, le taux de taxe foncière sur le bâti a donc augmenté de 81.96 % entre 2000 et 2014. Alors que dans la même période, les communes similaires ont vu leur taux augmenter de 35.58 % entre 2000 et 2014.
L’aménagement des trois places ? Patientez, bonté. L’état des rues ? Elles sont impeccables, non ?
La sécurité ? Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, le premier qui dit le contraire est un réac et comme tel mérite d’être déporté.
La fibre optique ? Soyez zen, elle arrivera un jour quand les progrès technologiques l’auront ringardisée.
La réponse obligée est : les élus.
Mais pas que. Les élus ne sont pas seuls, ils ont des bureaux, des aides, des études externes, une administration avec des agents. Plein d’agents.
Dans l’image d’Épinal les élus animent, pilotent, impulsent et derrière eux toute une intendance administrative organise, rationalise, exécute. Mais dans la réalité il y a un facteur qu’il ne faut pas négliger. C’est celui de l’excellence des petites administrations locales.
Deux phénomènes se sont produits dans le temps historique récent. Celui d’abord de l’amélioration constante du niveau des agents locaux. Les jeunes sont en réalité meilleurs que leurs aînés, ce que ces derniers peinent souvent à accepter, mais c’est ainsi, sauf peut-être sur le chapitre de l’orthographe, et encore.
Celui ensuite de l’explosion des effectifs des administrations locales.
La compétence technique est dans ces agences administratives locales plus que chez les élus. Il faut bien le reconnaître.
Aux deux phénomènes s’ajoute une constante. Partout c’est la plume qui tient le pouvoir, celui qui écrit qui comprend, qui possède le vocabulaire, et a la capacité d’exprimer une idée. Il faut observer ici le discours. Le discours repris quelquefois maladroitement par les élus est celui des techniciens. C’est clair dans à peu près tous les domaines. Un même discours adossé à des nœuds idéologiques, et qui influence tous les élus qui parlent alors la novlangue de leurs bureaux. C’est impressionnant.
Le résultat est que le centre du pouvoir local s’est déplacé du cercle des élus locaux à celui des techniciens. Surtout, ne le dites à personne, c’est un secret.
C’était au conseil municipal d’Annemasse dans sa séance du 21 septembre 2017.
La question posée était entre autres celle de la solidarité internationale. Deux associations pleines de bonnes intentions et d’équité transméditerranéenne demandaient les subventions de la ville pour leurs projets, également dignes d’intérêt. Ce qui n’est pas le problème.
Il a été intéressant de constater les différentes positions exprimées.
Le représentant des Républicains, qui représente aussi lui-même, s’est opposé au motif que ce n’était pas aux communes de se faire les rouages de la solidarité internationale. Il n’a pas tort, mais cela n’épuise pas le sujet.
Il lui a été répondu par un adjoint socialiste, apparatchik socialiste (ça existe encore), qui entre ses activités politiques travaille dans l’entourage de l’autre maire socialiste de l’agglomération, dans une grande envolée lyrique sur fond de culpabilisation qu’il était obligatoire d’être solidaire de l’Afrique, avec l’idée aussi, juste celle-là, qu’en aidant ce continent on permettait à ses populations de rester sur place. Il s’emporta quelque peu contre le représentant très minoritaire des Républicains.
Il avait bien tort dans son expression en tout cas, et c’est la question que je lui ai posée, car on se demande bien combien il offre à la solidarité sur ses traitements d’adjoint. Comme il n’a pas répondu, c’est probablement très peu.
Et c’est là que le bât blesse encore. Car au fond il s’agit encore d’une charité faite avec l’argent des autres. La question qui se pose est de savoir si le citoyen de la ville est d’accord avec cela, et dans quelles limites.
Le maire est alors intervenu, ayant la parole en dernier, en premier, au milieu, et tout le temps qu’il veut, encore qu’il n’en abuse pas véritablement. Il a assené l’argument décisif : la solidarité internationale était dans son programme et ils avaient été élus.
Je ne retrouve pas les documents de propagande de l’équipe majoritaire aujourd’hui, si bien que je peux me tromper. Mais il me semble que durant la campagne s’il a été question d’Annemasse capitale mondiale de la solidarité, avec sa cité de la solidarité, c’était surtout en référence aux étages des nouveaux bâtiments occupés par diverses associations très productives de vivre-ensemble, mais qu’à aucun moment il n’avait été question de chiffres, de subventions, et de combien cela allait coûter au contribuable.
Encore une fois je peux me tromper, mais en toute hypothèse, le fond du problème reste entier. Et si j’ai voté contre ces subventions, c’est parce que je ne crois pas que sans un mandat express de dépenser l’argent public ainsi, donné par les électeurs, on doit s’en abstenir. J’attends la démonstration du consentement éclairé des électeurs.
Et au-delà même de ces réserves y en a-t-il encore une autre. À supposer que l’électeur majoritaire ait consenti à la dépense, l’électeur minoritaire lui n’y a pas consenti. S’il s’agissait de dépenses nécessaires de la ville, le droit de l’électeur majoritaire ne se discuterait pas. Mais quand il s’agit de dépenses qui pour le moins sortent de la sphère habituelle de compétence d’une commune, alors la même question se pose de savoir si on peut démocratiquement imposer un tel choix. Si par exemple il était dit dans le programme de la majorité lors des élections que la ville allait subventionner des associations de joueurs au casino, on ne peut pas penser que cela serait acceptable, même approuvé par une majorité d’électeurs.
Il faut un minimum de consensus sur la dépense publique.
Toujours dans le même chapitre de la solidarité internationale, curieusement, est venue une délibération pour une subvention en faveur des sinistrés de nos Antilles. Le représentant des Républicains et de lui-même a exposé alors que ce type de solidarité appartenait à l’État. Cela a provoqué l’ire d’une conseillère appartenant à la majorité et originaire de ces rivages enchanteurs, qui a très justement protesté que les cyclones qui venaient de s’abattre avaient eu des effets dévastateurs.
Mais là il ne s’agissait plus de solidarité internationale, les îles dont on parlait sont des départements français, et les Antillais sont nos concitoyens. C’est donc notre citoyenneté qui est en jeu dans ces aides que nous avons le devoir d’apporter. Le réflexe ici est celui de notre défense collective contre les calamités naturelles, de Dunkerque à Nouméa en passant par Saint-Denis, Pointe-à-Pitre et Fort-de-France.
Ainsi va le monde. Mieux à la fin de la soirée qu’au début.
Selon le Premier ministre Monsieur Philippe, le projet de loi de finances pour 2018 ne prévoirait pas de baisse des concours financiers de l’État aux collectivités territoriales. Ils seront même en hausse globale de 384 M€. Le gouvernement paraît ainsi avoir reculé sur ce point.
Toutefois les collectivités ne seront pas exemptées des 13 Md€ d’économies demandés sur le quinquennat. Non, mais.
Il va donc falloir commencer sérieusement à se serrer la ceinture. Exercice dangereux si on ne le fait pas précéder d’une cure d’amaigrissement. Or, cela n’est ni dans les perspectives ni de l’agglomération, du moins lors de sa séance du 20 septembre 2017 ni d’Annemasse.
Une conséquence : le ventre mou va déborder de part et d’autre de la ceinture. Le spectacle est répugnant.
S’il n’y avait que le soupçon que les subventions si généreusement distribuées par toutes les collectivités, de l’État à la commune en passant par leurs regroupements, les départements, la région, avaient aussi une vocation politique par la création d’un clientélisme, on pourrait décider qu’elles devraient être observées à la loupe avant de les accorder.
Mais la vraie critique est encore ailleurs.
Il y a une véritable maladie de la subvention. Comme toute maladie elle produit à la longue un affaiblissement du corps. Du corps social qui est saigné dans ses finances. Mais aussi la maladie entame ces organes que sont les diverses associations qui perdent au fil du temps leurs capacités adaptatives, qui prennent l’habitude soit de vivre au-dessus de leurs moyens, soit celle de la mauvaise gestion, mais pire encore, finissent par trouver naturel que leur activité, que toute activité soit financée par d’autres que ceux qui la pratiquent.
C’est là le premier souci.
Le souci c’est que la subvention vient de l’impôt, et avec l’impôt le devoir des élus est d’être radins, très radins. Et ce n’est jamais le cas. Au contraire les élus dépensent sans compter et à la fin consacrent des portions importantes des budgets à ces subventions.
Le souci aussi est celui de la justice. Pour quelle raison m’obligerait-on à payer pour les joueurs d’échec ou de cornemuse, ou les joueurs de foot si je ne joue ni aux échecs, ni de la cornemuse, ni au foot? Je n’ai rien contre les joueurs de cornemuse, mais je ne vois pas pourquoi j’irais financer leur passion. C’est injuste d’obliger le citoyen qui déteste le rugby, il y en a même si on peut le déplorer, ou qui déteste le foot, heureusement qu’il y en a, à payer pour ces activités.
Leur financement doit être trouvé dans leur organisation, chez leurs participants. Le badminton chez les babmintoniens.
C’est ce qui se murmure.
Un socialo à l’égo surdimensionné, totalement idéologisé, qui manifestement estime que cette bonne vielle commune d’Ambilly qui a le mérite provisoire de l’accueillir, et le démérite d’être en superficie la plus petite du département, et surtout qui à celui de ne plus pouvoir le contenir, lorgne(rait) sur Annemasse pour prendre la succession de son bon maire, Monsieur Dupessey.
Un point est provisoirement rassurant. Il paraît qu’il devrait y avoir des élections autour de 2020. Restera à voir si les électeurs goûteront la cuisine socialiste qui voudra leur mitonner un maire tout aussi socialo, version apparatchik.
Pour ma part, je me demande si je ne vais pas hésiter à voter pour lui.
Les commissions de l’agglomération, son assemblée, sont périodiquement la cible d’une offensive idéologique marquée par un discours à la fois vindicatif, victimaire, et surtout culpabilisateur sur le thème des «particules fines».
Elles existent.
Leur origine ce sont les hydrocarbures, brûlés dans les chaudières principalement, et aussi dans les moteurs diésels ou essence. Le mal absolu réside d’ailleurs dans cette dernière source.
Il y aurait aussi les cheminées des maisons, encore un mal absolu pour nos idéologues puisque les maisons représentent le gaspillage de l’espace, la richesse relative de leurs propriétaires, leur égoïsme puisqu’ils ne plient pas devant les oukases de ces esprits armés de leurs certitudes.
Tout ce discours est un tissu d’excès. Porté dans l’oubli total de la réalité.
Les particules fines sont probablement dangereuses pour la santé, mais pour en être convaincu encore faudrait-il que soient produites des études épidémiologiques sérieuses, et non les affirmations d’ONG diverses reprises en boucle et citées comme si elles étaient des sources documentaires sérieuses, ce qui constitue une fraude intellectuelle.
Il y a une constatation de bon sens. Cependant qu’on nous alerte sur le danger absolu pour la santé de ces particules diaboliques, la santé globale de la population s’améliore constamment, profondément.
Et on le sait par un outil incontestable, scientifique lui: la démographie.
Car l’espérance de vie ne cesse de progresser, au rythme de presque un trimestre par an. L’ampleur de l’immigration fera peut-être diminuer ces résultats, puisque les populations concernées viennent d’une partie beaucoup plus déshéritée du monde où la santé est de très loin plus précaire. Mais la tendance est là, incontournable.
Pour pouvoir être même entendu le discours sur les particules fines devrait s’expliquer sur cette contradiction. Si elles étaient le danger absolu pour la santé, alors nécessairement la longévité de la population devrait baisser. Si le contraire se produit, c’est que la proposition est insuffisante.
Il faut se débarrasser des idéologues.
Si seulement il n’y avait pas de travaux, si seulement la circulation ne se faisait pas à l’arrêt en cette rentrée, si seulement les impôts n’augmentaient pas, si seulement tout le monde il était beau et il était gentil.
Si seulement vous arrêtiez de rêver et vous considériez la réalité toute nue, et bien vous pourriez agir, en temps et en heure aux prochaines élections. Mais vous avez l’habitude de vous abstenir dans votre écrasante majorité, et après de râler comme si on vous arrachait vos dents.
Tout ce qui se passe vous l’avez cherché, et vous l’avez obtenu.
Commençons par les travaux. Il ne sert à rien de protester, la plupart sont nécessaires et doivent bien être faits pour permettre justement une meilleure circulation dans le pire qui se prépare. La plupart, mais pas tous. Par exemple ce qui est en préparation et qui aboutira à fermer l’avenue E. Zola aux abords de la gare est une pure sottise. Mais qui était évitable si vous aviez voté, bande d’abstentionnistes.
Continuons par les projets. Il est maintenant question de remplacer la halle couverte par un nouvel ensemble qui comprendra un marché couvert pour les produits frais. Hommage de la majorité socialiste qui reprend sans le dire bien entendu ce qui va de soi, le projet et l’idée de Monsieur VIGNY, qui n’est pas exactement socialiste.
Dans le chapitre des projets il y a celui faramineux de nos voisins helvètes genevois qui envisagent une fois de plus la traversée de la rade. Il y aura nécessairement des oppositions, des échecs, la routine. Mais il y a en perspective un plus grand échec encore si le projet devait se réaliser en méconnaissance des besoins régionaux de circulation, c’est à dire sans connexion avec le réseau haut-savoyard. Ce serait stupide, mais c’est parfaitement possible.
Et arrêtons-nous en chemin sur le chapitre de la générosité. Il s’est agi pour une société d’HLM, que nous ne nommerons pas, qui gère une large partie des logements du Perrier, de faire dans la charité de masse. Cette société, qui est l’obligée de la municipalité socialiste, va distribuer des ampoules LED à 800 logements du Perrier. La générosité se fait ainsi en dernière analyse avec l’argent du contribuable qui bouchera par diverses subventions toute perte éventuelle de cette société, et surtout cette générosité ne vise qu’une partie de la ville, celle qui vote bien à toutes les élections en faveur de l’équipe socialiste. Générosité bien organisée commence toujours par soi-même.
Générosité encore, à vous les contribuables qui appartiennent à la classe moyenne, celle qui a voté majoritairement (quand elle a voté) pour le président actuel. Et bien vous allez être récompensés de vos efforts. Vous allez payer de la CSG, etc. Et vous devez en être contents. En échange vous avez déjà reçu des promesses. La promesse du redressement, la promesse de la relance de l’économie, la promesse du nirvana du contribuable. Elle n’est pas belle la vie ?
La générosité ne vise que le quartier du Perrier. Les autres annemassiens qui n’ont ni les faveurs de la municipalité, ni celles de son obligée la société HLM, n’auront droit à rien.
Les salauds de riches qui sont partout ailleurs que dans ce quartier sont avant tout des salauds. Il y a les bons pauvres et les salauds de riches, lesquels sont si salauds que grâce aux impôts qui leur sont volés, la générosité de la société HLM sera alimentée en subventions sonnantes et trébuchantes.
Sur le fond cette opération est condamnable. Totalement condamnable. Parce que cette société n’est pas une société purement privée. Elle est généreuse avec l’argent qui ne lui appartient pas. L’argent du contribuable. Et ce n’est pas une dépense régalienne. Et ce n’est pas non plus une dépense justifiée par une mission de service public. Cet argent nous est volé.
Il ne faut rien exagérer. Un nouveau projet sélectionné par un comité ad hoc serait sur le point de commencer son parcours, du canton à la confédération, en passant par le champ de mines tissé par la démocratie suisse. Les obstacles seraient si nombreux qu’un échec est possible. Gloire et faiblesse de la démocratie la plus parfaite au monde.
De ce côté-ci de la frontière, nous ne pouvons que nous réjouir de la renaissance du phénix de la traversée de la rade. Le bémol est qu’il n’est pas sûr que ce projet helvético genevois soit conçu en cohérence avec les contraintes régionales de la circulation. L’échelle des problèmes est pourtant régionale, les solutions sont nécessairement régionales. Il y a pour l’instant une vague déclaration d’intention d’aller dans ce sens, mais rien de concret. Du moins à ma connaissance.
L’été, personne ne le contestera, est le temps des migrations. Celles voulues par des millions de nos concitoyens qui se précipitent ailleurs, ailleurs que chez eux. Vers la mer, les lacs, les montagnes, la campagne, l’étranger.
Il y a aussi dans ce même temps celles subies qui viennent d’ailleurs. En général honnies sourdement par nos concitoyens, notamment quand elles viennent d’outre-Méditerranée. Et parmi elles celles des «gens du voyage», dont l’origine géographique est incertaine, et pour partie seulement étrangère. En toute hypothèse étrangère au mode de vie de l’immense majorité des habitants de notre pays.
Pendant la belle saison, d’un seul coup la frontière genevoise se gonfle de campements improvisés, dans l’indifférence de l’administration préfectorale, la colère des agriculteurs, la préoccupation des élus locaux, l’émoi de la police genevoise qui craint l’augmentation considérable des cambriolages, brigandages, rapines en tout genre. Des statistiques auraient été publiées il y a quelques années, qui sont introuvables à cette heure. C’est donc une hypothèse à vérifier, mais de toute façon une crainte avérée.
Le bilan aujourd’hui doit être tiré de cette situation totalement récurrente. Des efforts ont été consentis par les différentes collectivités, qui à coup de millions (tirés de la poche de leurs contribuables) ont créé des aires spéciales pour l’accueil des caravanes. C’est un échec puisque cela n’apporte apparemment aucune solution. Les caravanes viennent, s’empilent, s’installent partout, voire, s’imposent partout.
Et il ne faut pas compter sur la gendarmerie ou la police pour appliquer la réglementation qui l’interdit officiellement. Leur autorité en la matière est le préfet. Jamais aucun préfet depuis des lustres n’a pris la moindre mesure pour régler cette situation. Courageusement ils préfèrent s’attaquer aux administrés qui ne résistent pas, à ceux qu’on peut piétiner administrativement, embastiller, frapper d’amendes, priver de points, spolier, dans le silence médiatique. L’État n’est ferme que contre ce menu fretin, que contre le peuple.
Si la solution est une affaire de police, c’est foutu. Restent alors nos petits bras. Mais que pouvons-nous faire? À Annemasse on pourrait certes leur ouvrir le parc Montessuit, voire la villa du parc. Ils te l’arrangeraient de manière kitch, et on pourrait rentabiliser l’affaire par l’organisation de visites d’un vrai musée d’art moderne consacré à la déconstruction libertaire. Un succès populaire se profile. Les écoles primaires seraient naturellement obligées de visiter le site d’art, ce qui permettrait comme aujourd’hui de gonfler les statistiques culturelles. Mais peut-être cette solution est-elle trop utopique, ou trop moderne pour être applicable.
Sinon, et si vous avez de meilleures idées, surtout des idées plus raisonnables, n’hésitez pas de les communiquer au président de l’agglomération. Il en fera son miel.
La loi sur la «moralisation» de la vie publique a été votée à une majorité écrasante, sauf 4 votes contre et quelques abstentions. J’ai compris que notre députée s’était abstenue. Si c’est bien le cas, je l’en remercie vraiment.
Cette loi est une imbécilité. Une de plus.
Ce n’est pas tant la suppression de la réserve parlementaire, institution pourtant très utile, et encore moins l’interdiction d’employer des proches, une inconséquence de petits démagogues, que l’histoire du casier judiciaire qui est dérangeante.
Dans un premier temps le projet proposait l’inéligibilité de tout candidat dont le casier judiciaire n’était pas vierge. Il est vite apparu que cette exigence était inconstitutionnelle. Pour une raison très simple. Ou bien il est soutenu qu’une condamnation est une marque infamante pour le reste de sa vie, peu important qu’on ait purgé sa peine. Ou bien, et c’est le sens de la loi actuelle, il est considéré que dès lors qu’une peine a été accomplie, l’intéressé est réhabilité. C’est le bon sens de la loi contemporaine. Et en plus c’est bien aux seuls électeurs d’en décider. Sauf à vouloir remettre en cause le principe de séparation des pouvoirs, et ériger le juge en puissance politique.
Mais les crétins sont au pouvoir, il ne faut pas l’oublier. Et parmi les crétins il y a les policiers de la pensée. Du journal Le Monde à France inter en passant par le canard du trotskyste Edwige Plenel, il y a toute une Gestapo de la bien-pensance.
Ces merveilleuses raclures ont réussi à faire exclure de la candidature à toute fonction élective (je n’arrive pas à trouver si cela s’applique aussi aux élus locaux) tous ceux condamnés pour diffamation ou injure à caractère racial, antisémite, homophobe ou témoignant d’une forme quelconque de discrimination. Sauf permission du juge. Le juge pourra en effet motiver spécialement une dispense d’inéligibilité. Ce qui donnera pouvoir de vie ou de mort au Syndicat de la Magistrature. Attention de ne pas être fiché sur leur «mur des cons».
Ces relais judiciaires des gestapistes de la bien-pensance seront en dernière analyse les Big Brothers qui nous obligeront à penser juste. Il va falloir d’urgence cultiver le «vivre ensemble», la «diversité-qui-nous-enrichit», le «lien social» la lutte contre le «néolibéralisme», applaudir à Maduro ou à Chavez.
On en est là en France. À capituler devant un attentat à la liberté. Une journaliste écrivait : «On devrait s’interroger sur notre sensibilité croissante à ces délits qui se commettent la plume ou le micro à la main. Est-ce parce que nous ne sommes plus capables d’argumenter contre les idées qui nous déplaisent que nous cherchons à les faire disparaître par des pincements de nez ou, de plus en plus souvent, par des opérations d’intimidation judiciaire ?» Elle a raison. Elle s’appelle Élisabeth Lévy.
Si notre députée s’est abstenue. Elle a eu mille fois raison.
Ils sont peut-être des centaines de millions sur la planète à croire que la création n’a que quelques milliers d’années, que les fossiles n’existent pas ou sont des pâtés de sable du créateur dans son enfance, que la géologie ne peut rien nous apprendre sur le temps, que l’astrophysique se trompe quand elle décrit l’univers dans ses commencements, que la science n’existe pas.
Bref, des érudits barbus ou en costard, et même de plus rares fois en soutane, déversent quotidiennement des tombereaux d’insanités, au nom de la religion, et on les laisse faire au nom de la liberté. En les laissant faire, nous devenons complices de ces sots qui veulent attenter à ce droit fondamental qu’est le savoir. La résistance n’est pas une option, c’est un devoir.
L’école doit rester le lieu de l’enseignement des sciences, de la culture, et chasser férocement l’engeance religieuse rétrograde qui veut asservir les jeunes, garçons et filles, surtout les filles d’ailleurs.
Mais ce qui est rassurant est que jusqu’à présent l’école, assiégée par la vague obscurantiste, a réussi à l’endiguer. Pour que ça dure, il faut tous nous en préoccuper.
Il n’est pas encore certain que le pire se réalisera, mais il y a de bonnes chances qu’on réussisse l’exploit de conserver un système d’imposition locale incohérent, tout en lui appliquant la réforme démagogique de l’exonération de la taxe d’habitation pour certains ménages seulement, dans l’obscurité la plus totale.
Une grande réforme s’impose pourtant. Ses lignes directrices pourraient tout d’abord être celles de la simplification du système à l’heure où les subventions de l’État baissent constamment. Il est temps de mettre a nu les finances locales. Ce qui est dépensé localement doit être couvert par l’impôt local dans la transparence.
Cet impôt local doit être universel. Un impôt n’est juste dans son principe que si TOUS le paient. Ce qui n’est évidemment pas exclusif d’une modulation en fonction des revenus, au nom de la justice, ou de l’équité si vous préférez. Sinon à la fin, seules les classes moyennes se l’appuient. Les très riches qui servent d’alibi à l’impôt punitif sont en général aux Bahamas. Les biens moins riches sont ici, prisonniers, tondus, maltraités.
L’impôt doit être universel pour que tous les citoyens d’une ville, d’une agglomération puissent se sentir concernés par les dépenses engagées en leur nom. Tous, sans exception.
Il doit être clair. Peu importe à cet égard qu’il apparaisse comme une ligne supplémentaire à la CSG CRDS, ou dans un document indépendant comme c’est le cas aujourd’hui.
Si bien qu’on saura pourquoi on vote la prochaine fois. Pour une augmentation? Ou pour une diminution ?
Universel. Transparent. Rationnel.
C’est une réforme urgente. Plus urgente que la loi sur la moralisation de la vie politique qui tourne à l’idiotie. La moralisation à la sauce Bayrou.
Annemasse, et l’agglomération ont ouvert une guerre totale contre l’automobile. Pas seulement par des mesures directes, mais par toute une politique d’encerclement qui tend à vider les rues des voitures perçues comme le mal absolu. Tous les bons esprits des administrations locales, relayés par l’écrasante majorité des élus, quelques fois conscients, parfois inconscients, et souvent bien manipulés, retranchés derrière quantité d’instances à travers tout le pays, ont décidé pour vous, mais sans vous consulter, sur la place qu’il fallait laisser aux véhicules individuels.
Vous irez à pied, en vélo, en bus, en tram, en train. Mais bientôt vous n’irez plus en avion ni en automobile, et de toute façon pour aller d’Annemasse à Genève, il est vrai que l’aéroplane n’est pas très pratique.
Cette politique dont tous les effets ne sont pas encore déployés, mais ne vont pas tarder à l’être a été décidée en théorie pour vous, mais en réalité sans vous. Vous n’avez pas été consultés. La question n’a jamais été posée clairement. Prenez les programmes électoraux des édiles aux commandes et cherchez-y les traces du bannissement des voitures particulières. Vous y trouverez dans certains, mais pas tous, des phrases alambiquées sur la nécessité du développement des transports en commun, des transports «doux», mais jamais une franche déclaration de guerre à outrance à l’automobiliste que nous sommes tous. On nous invite à changer de «mode de transport», au mieux. De toute façon nous n’aurons plus le choix. L’ukase est signé.
Par exemple le bout de l’avenue Émile Zola, bouché par le réaménagement de la gare et son «pôle d’échange multimodal».
Il ne faudra pas s’étonner qu’aux prochaines échéances électorales il y ait encore plus d’abstentions. L’abstention est la réponse populaire à un certain mépris de la démocratie. Il y a pourtant des moyens très simples de réconcilier l’électeur et l’élu. Le référendum bien sûr, et un autre : des programmes clairs.
Vos élus pensent que la politique des transports est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux électeurs.
Je pense le contraire, la politique des transports est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux seuls élus.
On vient de fêter à Annemasse les 40 ans du quartier du Perrier.
Ce quartier vers lequel se dirige le tram, qui de ce fait n’ira pas à la gare.
Ce quartier vers lequel ont convergé tous les financements publics de la solidarité urbaine depuis des décennies.
Ce quartier qui a reçu les investissements permanents de la commune.
Ce quartier dans lequel tous les «mobiliers urbains» ont été restaurés et entretenus à jet continu.
Bref ce quartier dans lequel ont été concentrés des flux financiers à des titres tellement divers qu’il est très difficile de les recenser.
Ce quartier enfin qui après avoir bénéficié des cornes d’abondance de la solidarité, abrite encore et toujours des «publics défavorisés» pour reprendre et condenser les discours langue-de-bois-isés de nos doctes édiles.
Dès lors se pose la question de l’utilité de ces investissements.
Crûment, c’est en termes de rapport coût/avantage qu’il faudrait analyser ces investissements importants. La question iconoclaste suit: au bout du compte, n’aurait-il pas été plus avantageux pour tous, y compris les «publics» dits défavorisés, de leur faire directement un chèque que chacun aurait employé à sa fantaisie? Les uns pour améliorer leur logement, les autres pour aller jouer au casino, et quelques-uns pour verser directement sur mon RIB : 098OPIAUAOI814094, (sur lequel tous les lecteurs peuvent du reste laisser leur témoignage en bonne monnaie).
10 milliards de recettes pour la suppression partielle de la taxe d’habitation ne vont pas s’évaporer sans quelques turbulences dans les finances locales, et partant en bout de course dans la poche des contribuables. Bien sûr le président appelle par ailleurs les collectivités à se serrer la ceinture dans la même proportion et pour d’autres raisons. Mais gageons qu’il n’en ira pas aussi simplement dans la réalité. Il est peu probable que «spontanément» lesdites collectivités se mettent au régime sans sel. Il est plus que probable qu’elles aillent simplement prendre dans la poche de ceux qui vont payer.
Qui? Et bien vous, les classes moyennes. Vous ne réalisez pas votre bonheur. D’un côté la CSG, de l’autre l’augmentation de vos impositions locales pour palier les déficits de la taxe d’habitation. Avec la réforme, les contribuables «qui paient déjà l’impôt sur le revenu pour l’ensemble du pays, vont aussi devoir régler seuls les taxes locales s’ils gagnent 20.000 euros par an», selon le Figaro.
Vous croyez, gens de peu, que ce serait injuste de faire payer encore les mêmes. Vous ne comprenez pas votre privilège de supporter tout le poids de la solidarité, qui en elle-même ne serait jamais critiquable.
Cette solidarité, qui nourrit la diversité, qui elle-même vous enrichit, selon la doxa annemassienne. Salauds de riches, vous voilà encore plus riches, et encore plus ingrats. C’est une honte.

C’est le cas pour cette carte de l’IGN qui intéresse notre petit secteur. Genève n’existe pas. La Suisse n’existe pas. Tous les jours des dizaines de milliers de travailleurs frontaliers sortent du monde réel et après avoir traversé une frontière, passent leur journée dans le néant.
L’être est ici. Le néant juste à côté. Une sorte de programme philosophique.
Même si ces représentations tronquées de la réalité sont la conséquence indirecte de droits sur l’image, il n’en demeure pas moins qu’elles induisent une vision erronée de la réalité, et sont la marque d’un nationalisme inadapté. Surtout dans notre région frontalière.