C’est fascinant de constater à quel point les modifications du PLU déchaînent les passions. La salle était littéralement bondée. Monsieur BOUCHET, fidèle adjoint à l’urbanisme, avait même dû se munir d’un micro pour porter sa voix, douce et inspirante, profonde et sage, jusqu’au dernier rang… que dis-je, jusqu’aux dernières chaises.
Et quel spectacle ! Le clou de la soirée, c’était cette vision audacieuse du futur. On ne s’en doutait pas, mais nous étions conviés à une véritable révélation, car le meilleur des mondes était déjà là, à portée de main, prêt à nous accueillir. Mieux encore : il n’attend pas, il fonce droit sur nous avec l’élégance d’un TGV dans le fracas de sa vitesse, le jour d’après la grève. Il est Bouchet, il est lumineux, il est la ville qui brille sur la colline, tout en haut, près des cieux.
Quant aux promesses de cette magie onirique, elles se déversaient en torrent depuis la corne d’abondance municipale, rythmées comme des diapositives PowerPoint : le logement sera équitable, propre, la mixité sociale, d’injonction se transmuera en évidence – non, mieux encore, en réussite éclatante ! La ville, apaisée, radieuse, se métamorphosera en un havre de qualité, baigné dans une cascade de lumière.
Oui, vraiment, nous frôlons le divin. Si vous n’étiez pas là, alors vous avez manqué l’épiphanie urbanistique du siècle.
D’ailleurs, il ne fait aucun doute qu’il nous faut une statue équestre de Monsieur BOUCHET, en remplacement de la Porte de l’Harmonie. Mais attention, pas n’importe quelle statue : une statue apaisée, qualitative, et surtout de dimensions monumentales, à l’image de cette chevauchée fantastique vers le futur resplendissant.
P.S. (Je confesse une ignorance totale quant à la signification réelle de « qualitative », mais comme le mot est joli, et figure en bonne place dans l’article et dans le discours, je l’adopte d’emblée).